De nombreux experts tirent la sonnette d’alarme depuis plus ou moins longtemps concernant l’état actuel des marchés boursiers. Marc Touati, président de ACDEFI et chroniqueur pour Capital, fait partie de ceux qui mettent en garde contre le risque d’un krach boursier imminent.
Les indices boursiers atteignent des sommets historiques
Depuis quelques mois, les indices majeurs des marchés boursiers occidentaux ont atteint des niveaux record, suscitant un certain nombre de craintes quant aux bulles financières qu’ils pourraient engendrer.
Cette situation est d’autant plus inquiétante que la dernière crise remonte à moins de trois ans, laissant penser à certains observateurs que nous faisons face à un cycle économico-financier de bulles boursières se gonflant et éclatant de plus en plus rapidement.
« Nous vivons une époque très dangereuse, car jamais une bulle en Bourse ne s’était reformée aussi rapidement »
D’après Marc Touati
Certains éléments semblent justifier partiellement cette embellie boursière : la solidité financière et les performances remarquables des entreprises cotées, l’impact des rachats d’actions sur la demande et les prix, une inflation modérée favorisant le maintien de politiques monétaires souples, et la confiance en un soutien continu des banques centrales envers les marchés, peu importe le contexte.
Les marchés aveuglés par l’abondance de liquidités
L’envolée récente de la Bourse, en dépit de l’accumulation des risques économiques, financiers et géopolitiques, rappelle les précédentes périodes de turbulences qui se sont soldées par des krachs, à l’instar de ceux de 2008 et de 1929.
L’une des principales raisons évoquées pour expliquer cette envolée des indices boursiers réside dans l’injection massive de liquidités opérée par les banques centrales depuis plusieurs années.
Depuis 2009 aux États-Unis, 2015 en Europe et surtout 2020-2022 au niveau mondial, les banques ont littéralement inondé les marchés d’argent frais, favorisant ainsi la spéculation et une hausse artificielle des cours.
La déconnexion entre la réalité économique et la valorisation boursière
Cette période d’assouplissement quantitatif a semblé immuniser les marchés contre les crises, qu’il s’agisse des crises grecque et chinoise, du Brexit, de la pandémie de coronavirus, de la guerre en Ukraine, ou même de la récente inflation. Aucun de ces événements n’a réussi à freiner l’appétit pour la Bourse.
Ce qui préoccupe de nombreux experts, c’est le fait que cette progression fulgurante des indices boursiers semble s’éloigner de la réalité économique sous-jacente. La plupart des marchés financiers mettent en avant des entreprises dont les résultats sont souvent encourageants, mais pas nécessairement suffisamment solides pour justifier la hausse spectaculaire des actions.
Les investisseurs à la recherche du rendement
De plus, l’afflux massif de liquidités et la faiblesse exceptionnelle des taux d’intérêt poussent les investisseurs à se tourner vers le marché boursier pour y trouver du rendement, ce qui engendre une demande artificielle et contribue à gonfler la bulle. Dans ce contexte, certains acteurs estiment que les marchés sont en situation de surévaluation.
Risque d’un krach boursier imminent ?
Selon Marc Touati et d’autres experts du secteur financier, le risque d’une correction brutale des marchés est de plus en plus fort. Toutefois, il est difficile de prévoir avec certitude quand cette bulle éclatera et quelle sera l’ampleur des conséquences.
Dans une interview avec Mounir de Finary, le PDG de la SCPI Corum, Frédéric Puzin, explique sa vision des marchés et la décorrélation avec la réalité.
Si l’évolution récente des indices boursiers peut être justifiée en partie par des facteurs conjoncturels, la réalité économique semble moins reluisante et invite à la prudence dans un contexte marqué par l’incertitude et le risque d’une bulle financière aux conséquences potentiellement désastreuses.