Dans une tentative audacieuse de modifier l’alignement financier traditionnel, un groupe de passionnés de cryptomonnaies en Suisse, connu sous le nom de 2B4CH, a initié une campagne pour faire inscrire Bitcoin dans la Constitution fédérale suisse. Focalisée sur la modification de l’article 99, paragraphe 3 de la Constitution, cette initiative vise à légitimer l’achat de Bitcoin par la Banque nationale suisse.
Le point critique de l’amendement constitutionnel
L’article actuel stipule que la Banque doit établir des réserves monétaires suffisantes provenant de ses revenus, dont une partie doit consister en or.
L’introduction du Bitcoin comme une forme officielle de réserve monétaire pourrait non seulement redéfinir les normes financières mais aussi encourager une transformation majeure dans la gestion des fonds nationaux.
Si ce changement était approuvé, il positionnerait la Suisse comme un leader mondial en matière d’intégration des cryptomonnaies dans le système financier gouvernemental, tout en mettant en avant son image de nation pionnière en matière de politiques bancaires innovantes et sécuritaires.
Procédure et soutien d’une telle initiative
Pour que la proposition gagne en légitimité et soit formellement présentée au gouvernement, le collectif 2B4CH doit recueillir 100 000 signatures auprès des résidents suisses.
Yves Bennaïm, le chef du groupe, a indiqué qu’ils finalisaient les préparatifs organisationnels nécessaires pour soumettre le projet à la Chancellerie d’État.
Luzius Meisser, président de Bitcoin Suisse, a précédemment suggéré des initiatives semblables, marquant ainsi un intérêt croissant pour le sujet au niveau institutionnel.
La suggestion de Meisser en 2022 impliquait que la Banque nationale achète du BTC à hauteur d’un milliard de francs par mois.
Un exemple à venir pour les autres pays ?
Si la proposition réussissait, cela pourrait servir de modèle à d’autres pays pour intégrer les cryptomonnaies dans leurs politiques financières. Comme toute innovation, l’incorporation de Bitcoin porterait avec elle son lot de risques associés aux fluctuations importantes de prix, mais aussi des opportunités uniques de diversification des actifs nationaux.
L’avenir de cette initiative reste incertain, mais son potentiel pour remodeler le paysage financier mérite une attention considérable.
Ce débat reflète une évolution plus large des attitudes envers les monnaies numériques et leur place possible dans les stratégies économiques des nations. Peu importe le résultat, ces discussions sont cruciales pour l’adoption future de technologies financières nouvelles et perturbatrices.
Alors que la Suisse continue de jouer son rôle de précurseur dans le domaine financier, ce mouvement symbolise une étape potentielle vers une nouvelle ère économique où les monnaies numériques jouent un rôle structurant.