Un tweet du PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, a été très critiqué. Il a présenté « le premier entretien d’embauche dans le métaverse », au grand amusement ou à l’agacement de beaucoup. Mais la vidéo de Carrefour, qui ressemble apparemment à un coup de pub, est loin de représenter le futur : elle n’a rien à voir avec la réalité virtuelle. Les marques jouent volontairement avec l’ambiguïté.
Carrefour veut être présent dans le metaverse
Le 1er février, la société s’est lancée dans le Web3 en acquérant un terrain virtuel sur The Sandbox. Cette parcelle située à l’emplacement 33 147 a été acquise pour 120 ETH (300 000 euros) et représente 36 hectares de terrain virtuel équivalent à 150 hypermarchés de 2 500 mètres carrés.
Mais il s’agit d’un terrain vague, orné uniquement d’un panneau arborant le logo de la marque. Son acquisition semble répondre à une volonté de ne pas rater le coche technologique, Carrefour n’offrant aucune justification précise à l’acquisition.
“Bonjour à toutes et à tous, je suis ravi de faire ces premiers pas dans le métavers avec vous et ravi de vous retrouver pour ce moment assez exceptionnel, s’exclame Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, en guise d’introduction. C’est le premier événement de recrutement de Carrefour dans le métavers.” Voilà donc ce que nous concoctait Carrefour depuis quelques mois.
Carrefour a pour objectif d’avoir 3 000 spécialistes dans ses effectifs d’ici 2026, et pour y parvenir, la marque a déployé ses responsables des ressources humaines sur Metaverse. Pour attirer des ingénieurs de Polytechnique ou de l’École des mines, Carrefour déploie ses responsables des ressources humaines dans le métaverse.
Mercredi, le distributeur y organisait sa première réunion de recrutement, et son PDG, Alexandre Bompard, ou plutôt son avatar, était présent. « Nous sommes un acteur physique, mais nous vivons une transformation digitale intense », a-t-il expliqué aux 30 étudiants du haut du pupitre virtuel. La numérisation est le lien entre toutes nos activités. Nous avons besoin de data scientists. Je ne vous vends pas des rêves, mais des projets concrets.”
Parmi eux : optimiser les promotions ou les assortiments en magasin grâce à l’informatique, ou encore améliorer les produits recommandés aux clients, explique Élodie Perthuisot, Directrice Groupe de la Transformation Digitale.
Une campagne de communication réussie !
Ainsi, le PDG du groupe, originaire de Paris, a fait face à une mer virtuelle dans une campagne pour séduire de jeunes candidats pour de l’analyse de données ou des data scientists, espérant embaucher jusqu’à 3 000 spécialistes de la donnée d’ici 2026. En termes de communication, c’est aussi une belle opportunité de faire parler de la marque, et peut-être de s’intéresser à la technologie plutôt qu’aux concurrents.
Bien sûr, on peut désormais se demander quel est l’intérêt de Carrefour à tester cette technologie. Certains ont loué sa volonté d’essayer de nouvelles choses.
Comme le montre notre article, le plus important pour Carrefour est d’avoir un moyen de faire parler de lui. L’entreprise espère associer son nom au mot « métaverse » et convaincre indirectement les gens que les interviews existent en réalité virtuelle. Nous vous le rappelons encore : ce n’est pas le cas. Pour un candidat, c’est un entretien presque normal.
Carrefour ambitionne d’avoir 3 000 spécialistes de la data dans ses effectifs d’ici 2026. Certains d’entre eux doivent être recrutés, ce qui n’est pas une mince affaire. “Autrefois, les jeunes ingénieurs ne songeaient pas à rejoindre la grande distribution, observe Élodie Perthuisot, elle-même issue de polytechnique. Mais les choses changent.”
Par sa présence dans le monde virtuel, Carrefour souhaite cibler la jeune génération, candidats, salariés ou clients. En janvier, le détaillant a acquis l’équivalent de 15 magasins à grande surface dans le monde virtuel The Sandbox. « Nous l’avons exploré nous-mêmes pour comprendre comment les gens l’utilisent », explique Élodie Perthuisot.