Pour réussir à augmenter leurs revenus, Mastercard et Visa ont annoncé leur intention de rendre plus chers les frais de service imposés aux commerçants pour les transactions par carte de crédit. Les nouvelles tarifications devraient être appliquées à partir d’octobre 2023 pour Visa et d’avril 2024 pour Mastercard.
Augmentation des frais pour les commerçants…
Ces décisions annoncées par les entreprises de cartes de crédit impacteront les commerçants, avec un supplément de frais annuel estimé à 502 millions de dollars, soit l’équivalent de 465 millions d’euros. Un chiffre alarmant, estime l’agence de conseil CMSPI.
Bien que ces frais soient dissimulés aux consommateurs, ils sont une source préoccupante pour les commerçants qui doivent assumer ces coûts supplémentaires en plus de la pression économique déjà présente face à la crise économique mondiale.
- Visa : Augmentation des frais à partir d’octobre 2023
- Mastercard : Augmentation des frais à partir d’avril 2024
- Frais supplémentaires : 465 millions d’euros par an
… qui pourraient le répercuter sur les prix pour les consommateurs
Bien que ces frais soient dissimulés aux consommateurs, il est probable qu’ils se répercutent sur les prix des produits et services proposés par les commerçants. Pour compenser cette augmentation des coûts, ils pourraient être tentés d’augmenter leurs tarifs, ce qui impactera alors le pouvoir d’achat des consommateurs.
Les associations de défense des consommateurs craignent ainsi une possible hausse du coût de la vie, qui viendrait s’ajouter à une crise économique et sociale exacerbée par la pandémie de COVID-19. Cette mesure pourrait également freiner l’usage des cartes de crédit Visa et Mastercard pour les règlements entre particuliers et au profit des solutions alternatives, comme les paiements numériques peer-to-peer ou les applications mobiles spécialisées dans les transactions financières.
Optimisation des coûts pour les commerçants
Afin de limiter l’impact de cette hausse des frais de service, les commerçants devront chercher à optimiser leurs coûts en matière de gestion des paiements électroniques. Il peut s’agir de renégocier les contrats avec leurs banques, de rechercher des alternatives plus compétitives ou d’optimiser leurs processus internes dans le but de réduire leur dépendance aux transactions par carte de crédit.
Un marché toujours dominé par Visa et Mastercard
Malgré cette annonce d’augmentation des tarifs, Visa et Mastercard restent très populaires auprès des consommateurs et des commerçants. Les deux géants du paiement représentent encore près de 80% des transactions par carte bancaire dans le monde, loin devant les autres acteurs du marché. Cela est notamment dû à leur présence internationale solide et leurs écosystèmes d’entreprises partenaires, tels que les banques, prestataires techniques ou fournisseurs de services.
Concurrence et alternatives en développement
Néanmoins, cette hausse des tarifs s’accompagne d’une concurrence accrue sur le marché des solutions de paiement. De nouveaux acteurs, nationaux ou internationaux, viennent proposer des solutions plus compétitives ou innovantes afin de séduire les consommateurs et commerçants cherchant à diminuer leurs frais.
Les grandes enseignes pourraient aussi être tentées de négocier directement avec les réseaux de paiement pour obtenir de meilleures conditions, comme l’a déjà fait Walmart aux Etats-Unis avec plusieurs banques américaines.
Maintenir la confiance des clients et des partenaires
Pour Visa et Mastercard, la priorité sera donc de maintenir la confiance des clients et des partenaires dans leur dispositif de service et leur réseau, tout en répondant aux nouvelles attentes en termes de coûts et de transparence. Il leur faudra également innover pour faire face aux nouvelles solutions technologiques qui redessinent progressivement le paysage du secteur des paiements.
Ainsi, en dépit du mécontentement suscité par cette annonce d’augmentation des frais, il reviendra aux commerçants, aux associations de consommateurs et aux régulateurs de travailler ensemble pour trouver des solutions permettant d’éviter que cette hausse ne se répercute trop lourdement sur les consommateurs, tout en préservant la santé économique du secteur.