Les normes qui ont été mises en place à partir du 1er janvier 2022, fixent un taux d’endettement maximum de 35% et une durée d’emprunt maximale de 25 ans. Mais à mesure que la production de prêts hypothécaires ralentit, les courtiers et les banquiers veulent plus de flexibilité.
La production de crédit en chute libre
La production de crédits immobiliers est tombée à 14,6 milliards d’euros en février, soit une baisse de près de 40% en un an, selon les chiffres publiés lundi par la Banque de France. Selon des estimations préliminaires, le taux d’intérêt moyen a continué d’augmenter pour atteindre 2,52 % en mars.
Une baisse de 40% par rapport à 2022
Le nombre de crédits immobiliers stagne à nouveau. Après une légère hausse en janvier, les nouveaux prêts immobiliers ont de nouveau chuté à 14,6 milliards d’euros en février et probablement à 13,7 milliards d’euros en mars, selon le premier lot de données publié lundi par la Banque de France. Par rapport à février 2022, la production est en baisse de près de 40 %, bien en deçà de la moyenne des cinq dernières années.
Un niveau proche de celui du premier confinement
Hors renégociations, il a même atteint 12,2 milliards en février, soit un niveau proche du plancher atteint lors du premier confinement (10,6 milliards en avril 2020), lors de la fermeture des agences immobilières.
Les décisions politiques ont amené cette situation
Le constat est relativement simple. Sous l’impulsion des changements de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), les taux d’intérêt ont presque triplé en quelques mois seulement.
Une hausse phénoménale des taux d’intérêt
De ce fait, nous sommes passés d’un taux moyen de 1,03% sur l’ensemble des maturités en octobre 2021 (un plus bas historique) à 2,82% en février dernier, selon l’Observatoire Crédit Logement / CSA.
Bercy de plus en plus inquiet
La baisse des rendements des crédits immobiliers commence à inquiéter à Bercy. Une source à Bercy a expliqué : « La réduction de l’allocation de crédit est en grande partie due à la hausse des taux d’intérêt et à un retour aux tendances de long terme après une année remarquable, notamment en termes de renégociations de crédits. » Les taux de crédit ont plus que doublé en un an, tandis que les prix de l’immobilier n’ont pas beaucoup baissé, réduisant le pouvoir d’achat des ménages.
Les critères de la HCSG réétudiés ?
Le ministère de l’Économie et des Finances serait prêt à engager des discussions sur les critères d’attribution de crédit immobilier qui sont gravés dans le marbre par le Conseil supérieur de stabilité financière (HCSF) depuis 2022.
Les prix de l’immobilier commencent à chuter
Pendant ce temps, les prix de l’immobilier commencent à peine à baisser sur les derniers mois. Selon les notaires et l’Insee, les prix ont augmenté de 4,8% entre le dernier trimestre 2021 et le dernier trimestre 2022.
Plus précisément, les prix des maisons en France ont encore augmenté de 5,8 % sur la période, tandis que les prix des appartements ont augmenté de 3,5 %. Les prix au mètre carré n’ont baissé que dans quelques villes, comme Lyon (-0,6 % pour les appartements) ou Paris (-1,1 %), tandis qu’à Marseille (+8 % pour les appartements) ou Lille (+4,7 % pour les maisons), ils continuaient d’augmenter selon également à l’argumentation du notaire et de l’INSEE.
Le pouvoir d’achat immobilier se réduit
Logiquement, le pouvoir d’achat immobilier des ménages s’est fortement affaibli. En s’endettant sur plus de 20 ans, avec des remboursements mensuels équivalents au tiers de son revenu disponible, un Français en métropole peut acheter une maison de 80 mètres carrés, soit 4 mètres carrés de moins qu’en 2021.
Des projets revus à la baisse
Il s’agit d’une baisse sans précédent en 15 ans, selon les calculs des notaires. En conséquence, les acquéreurs potentiels sont contraints de revoir à la baisse leurs budgets et leurs ambitions, voire d’abandonner des projets.
Alors que la Banque de France continue d’affirmer régulièrement qu’il n’y a pas de problèmes de crédits immobiliers dans le pays, le gouvernement a décidé d’une première mesure en revoyant mensuellement la mise à jour sur le taux d’usure.