Les revers des échanges centralisés comme FTX ont incité les propriétaires d’actifs cryptographiques à les garder pour eux, ce qui profite grandement au leader français Ledger.
Novembre : le meilleur mois de l’histoire chez Ledger
Ledger est l’une des stars de la scène tech française, et son produit phare est un accessoire de type clé USB qui permet aux internautes de stocker des codes sécurisés leur donnant un accès direct à leurs crypto-monnaies, ainsi que des NFT, des jetons numériques uniques qui sont basées sur la même technologie : la blockchain, ou « chaîne de blocs ».
Sans se laisser décourager par l’effondrement de l’échange de crypto-monnaie FTX, le fabricant français de portefeuilles de sécurité en monnaie virtuelle Ledger bat actuellement « tous les records de vente », selon son PDG Pascal Gauthier.
« En novembre, on aura fait le meilleur jour de l’histoire de Ledger, la meilleure semaine et le meilleur mois », affirme le patron de l’entreprise.
Pascal Gauthier a déclaré que les ventes de la société en novembre étaient « près de quatre fois plus élevées » qu’en octobre, et que Ledger aurait vendu près de 6 millions de portefeuilles dans le monde d’ici la fin de l’année, bien qu’il ait refusé de divulguer les chiffres exacts. Le chiffre d’affaires mensuel de Ledger est « de l’ordre de dizaines de millions d’euros », dit-il simplement.
Les évènements incitent les investisseurs à utiliser des services proposés par Ledger
2022 n’est pas une bonne année pour les crypto-monnaies. Après avoir atteint des sommets historiques en 2021, la valeur des principales crypto-monnaies, y compris le bitcoin, s’effondre. Une vague de licenciements et de faillites a suivi. En novembre, l’un des plus grands échanges de crypto-monnaie, FTX, a déposé son bilan.
De plus, le chevauchement entre les plateformes fait craindre aujourd’hui qu’un effondrement de FTX ne conduise à des faillites en cascade. Le meilleur exemple est BlockFi, un service fortement exposé à FTX, qui est désormais également en faillite après avoir gelé les retraits.
Tout cela a conduit à une baisse de la confiance des investisseurs particuliers et institutionnels dans les échanges centralisés.
D’autre part, de plus en plus de personnes se tournent vers des solutions décentralisées pour stocker en toute sécurité leurs crypto-monnaies. Dans ce domaine, la startup française Ledger est une référence mondiale.
Les événements récents dans le domaine des crypto-monnaies ont fait en sorte que les ventes de la société ont été « presque quatre fois » plus élevées qu’en octobre. Début 2023, Ledger pourrait avoir vendu 6 millions de portefeuilles cryptographiques.
Not your Key, Not your crypto
Pour Pascal Gauthier, l’effondrement de la plateforme FTX et d’autres acteurs centralisés similaires ne fera que renforcer le modèle Ledger basé sur la détention directe d’actifs cryptographiques.
Ces plates-formes peuvent servir de point de départ, mais « une fois que vous êtes dans l’espace crypto, vous ne devriez pas laisser ces plateformes avec votre crypto », a-t-il souligné.
Le scandale FTX ne sapera pas les intérêts réels de la technologie sous-jacente et des actifs cryptographiques. De même, les protocoles de finance décentralisée (connus dans le jargon sous le nom de « Defi », abréviation de « finance décentralisée » en anglais) permettent aux crypto-monnaies de « fonctionner et de faire ce qu’elles sont censées faire », sans intermédiaire, dit-il.
Alors que des milliards de dollars ont été anéantis par FTX et consorts ces derniers mois, Pascal Gauthier estime que les cryptomonnaies confirment pour l’essentiel les espoirs qu’on plaçait en elles. Mais elles restent cantonnés à “un monde plus geeks, pas encore adaptées à Madame/Monsieur tout-le-monde”, admet-il. Nous sommes encore à l’ère des early adopters, pas à l’ère du du marché de masse.