Le monde des cryptomonnaies vit à mille à l’heure. Les transformations et nouveautés significatives sont permanentes avec le lancement de nouveaux protocoles. Chacun cherche à exploiter la robustesse et la sécurité inhérentes aux blockchains préexistantes comme celle de Bitcoin.
Qu’est-ce que le protocole Runes ?
Parmi les innovations récentes, le protocole Runes, développé par Casey Rodarmor – créateur d’Ordinals – souhaite offrir une manière plus efficace et sécuritaire de créer et d’échanger des tokens fongibles directement sur la blockchain de Bitcoin.
Lancé simultanément au quatrième halving de Bitcoin (lors de la validation du bloc 840 000), le protocole Runes est une évolution notable dans la création de tokens standards qui peut rivaliser avec ce qui est déjà possible sur des blockchains comme Ethereum.
Ce protocole s’inscrit dans une continuité naturelle après le succès d’Ordinals, mais promet d’être encore plus flexible et économique.
Avantages | Pourquoi ? |
---|---|
Simplicité | Environ 500 lignes de code |
Compacité | Peu d’espace sur la blockchain |
Extensibilité | Mises à jour via des softforks |
Atomicité | Transferts multiples en une transaction |
Basé sur UTXO | Fonctionnement similaire aux bitcoins |
Compatible Lightning Network | Transactions rapides et à faible coût |
L’intégration et l’impact sur Bitcoin
La mise en œuvre du protocole Runes a eu lieu lors du bloc numéro 840000, moment choisi stratégiquement pendant le quatrième halving de Bitcoin.
Cette synchronisation avec un événement majeur de la blockchain de Bitcoin n’est pas anodine et vise à maximiser l’engouement et la participation des investisseurs dès les premiers blocs après le halving. Les premiers blocs après le halving sont très plébiscités par les investisseurs car ce sont des blocs à caractère historique.
Bien que fonctionnant différemment, la gestion des runes peut être assimilée aux adresses du service Ethereum Name Service (sur la blockchain Ethereum) avec des restrictions sur la longueur et l’unicité des noms.
Chaque rune ne peut comporter que jusqu’à 28 caractères et doit avoir un minimum de 13 caractères, limitant ainsi leur variabilité initiale.
Voué à rester de simples collectibles ?
Bien que les Runes semblent offrir de nouvelles possibilités d’utilisation sur la blockchain Bitcoin, l’engouement pour les tokens BRC-20 a significativement diminué quelques mois après leur introduction.
Initialement accueilli comme une innovation majeure par de nombreux utilisateurs, le protocole Runes s’est rapidement cantonné à la collecte d’actifs uniques, freiné par sa complexité technique.
Qualifiés de « memecoins » par de nombreux observateurs, y compris leur créateur, pour leur nature humoristique et l’absence de fondamentaux technologiques solides, l’avenir des Runes et de leurs utilisations potentielles au-delà de la collection reste incertain.
Une congestion à venir sur la blockchain ?
L’impact du protocole sur la congestion de la blockchain Bitcoin est aussi une préoccupation majeure.
Les Ordinals et les tokens BRC-20 avaient déjà fortement saturé le réseau, et malgré une efficacité accrue, le protocole Runes a eu un effet similaire. P
ar exemple, dans le bloc numéro 840 005, les frais de transaction les moins élevés s’élevaient à environ 200 dollars, avec un total de transactions pour ce bloc atteignant 29,8 BTC, soit près de 1,9 million de dollars, dont plus de 90 % étaient liés au protocole Runes.
Bien qu’ils présentent des opportunités d’investissement attrayantes, les actifs générés par ces protocoles tendent souvent à suivre des modes éphémères qui peuvent s’effondrer rapidement, entraînant des pertes pour les investisseurs les moins avertis.