Bien que ces petites pièces de monnaie soient souvent jugées peu utiles en raison de leur faible valeur, elles ont plusieurs usages potentiels qui peuvent être à la fois pratiques et enrichissants.
Ces pièces que nous n’utilisons jamais
Bien que fréquemment négligées, les petites pièces de monnaie rouges, ces centimes d’euro, peuvent s’accumuler pour former une somme intéressante, surtout en ces temps d’inflation.
En France, malgré la popularité grandissante des paiements numériques, l’argent liquide reste le mode de paiement préféré, comme le montre une étude récente de la Banque de France. Cependant, il est complexe de déterminer combien de ces pièces demeurent inutilisées chez les particuliers.
« Depuis l’introduction de l’euro, les pièces de 1, 2 et 5 centimes en circulation représentent une valeur totale de 376 millions d’euros »
révèle la Monnaie de Paris, l’institut monétaire parisien, à actu.fr.
Si vous vous retrouvez avec un surplus de ces pièces dans votre porte-monnaie ou oubliées dans un bocal, voici quelques conseils pratiques pour les utiliser efficacement, et peut-être même en tirer profit.
Vous pouvez les dépenser, évidemment
La première option pour utiliser votre petite monnaie est de la dépenser chez vos commerçants locaux ou dans d’autres magasins. I
Un commerçant ne peut légalement refuser un paiement en pièces de monnaie, comme le souligne la Banque de France : « Le refus de recevoir des pièces de monnaie ou des billets de banque ayant cours légal en France est sanctionné par une amende. »
Toutefois, il existe un plafond de paiement en espèces en France, fixé à 1 000 euros, qui s’applique tant aux billets qu’aux petites pièces, indique la Monnaie de Paris. Bien que cela offre une certaine flexibilité, un commerçant peut refuser une transaction si le montant en petites pièces est jugé excessif.
La Banque de France précise qu’aucun commerçant n’est obligé d’accepter plus de 50 pièces lors d’un paiement en espèces, exception faite pour le Trésor Public qui peut en accepter jusqu’à 300 euros.
Si les pièces sont excessivement usées ou endommagées, le commerçant a le droit de refuser ce moyen de paiement.
Les échanger contre des bons d’achat
Une autre option de plus en plus répandue consiste à convertir vos centimes en bons d’achat via des bornes comme celles de Coinstar. Pour un minimum d’achat de 1 euro, Coinstar vous offre un bon d’achat tout en rendant la monnaie, moyennant des frais de service de 9,9 %. La société américaine, forte de ses 23 000 bornes dans le monde, échange annuellement 2,6 milliards d’euros de pièces.
Les bornes Eurocycleur, propriété de la même entreprise depuis 2018, offrent un service similaire sans frais de service. Les bons doivent être utilisés en totalité lors de vos achats, sans rendu de monnaie, et il est également possible de choisir un don plutôt qu’un bon d’achat ou de participer à un jeu de lots.
Ces services sont disponibles dans les grandes enseignes Carrefour, Auchan, E.Leclerc, Super U, et Intermarché. Vous pouvez localiser les magasins équipés de ces bornes via une carte en ligne.
Faire un don aux associations
Donner vos petites pièces de monnaie à la Fondation des hôpitaux est une action généreuse. Chaque début d’année, l’opération Pièces Jaunes vous offre cette possibilité.
Toutes les pièces, rouges ou jaunes, sont acceptées et peuvent être déposées dans les tirelires disponibles dans les bureaux de Poste.
Si vous avez manqué cette période, un don en ligne reste possible, bien que cela ne vous aide pas à vous débarrasser physiquement de vos centimes, sauf à attendre la prochaine opération.
Déposer vos centimes à la banque est autorisé
Contrairement à ce que certains peuvent penser, il est tout à fait possible de déposer vos pièces de 1, 2 et 5 centimes à la banque, et pas seulement pour les professionnels ou les associations.
Cependant, chaque banque a ses propres règles concernant le dépôt de monnaie, comme l’indique la Monnaie de Paris.
Renseignez-vous auprès de votre banque pour connaître les conditions spécifiques. Certaines banques demandent de mettre les pièces dans des rouleaux, tandis que d’autres acceptent des dépôts en vrac dans des sachets de transport de fonds, comme c’est le cas au Crédit Agricole ou à la Société Générale.
Notez qu’une pièce d’identité peut être requise pour le dépôt, notamment à La Banque Postale.
Les caisses automatiques : le moment idéal
Si vous disposez d’une caisse automatisée dans votre commerce de proximité, c’est l’occasion idéale pour écouler votre petite monnaie. Ces monnayeurs automatiques acceptent généralement toutes les pièces, et les comptent pour vous, ce qui simplifie grandement la transaction.
Vous pouvez aussi utiliser votre petite monnaie dans certains distributeurs automatiques qui vendent des boissons, snacks, confiseries ou sandwichs.
En faire la collection
Si ces options ne vous ont pas convaincu, prenez le temps d’examiner les pièces que vous avez accumulées. Certaines pourraient avoir une valeur supérieure à leur valeur faciale.
Par exemple, une pièce de 1 centime d’euro de l’Allemagne de 2002 peut valoir 50 centimes, tandis qu’une pièce de 1 centime d’euro de l’Autriche de 2005 pourrait valoir 1 euro, et une pièce de Monaco des années 2001 et 2002 peut atteindre plus de 100 euros.
Nous avons rédigé un article pour vous aider à estimer la valeur de vos pièces.
Faut-il faire disparaître ces pièces ?
En 2020, la Commission européenne a initié une consultation publique sur l’élimination graduelle des pièces de 1 et 2 centimes, suite à la révélation que leur coût de fabrication excède leur valeur faciale.
En 2022, la Monnaie de Paris a produit plus de 550 millions de pièces en euros, incluant près de 300 millions de ces petites pièces, et 70 millions de pièces de 5 centimes. Depuis 1998, les pièces de 1, 2 et 5 centimes ont constitué 69 % du total des pièces frappées en France.
Cette situation n’est pas sans importance, particulièrement dans un contexte où le paiement sans contact est devenu courant en France.
Pour remplacer ces petites monnaies, l’Europe envisage d’arrondir les paiements aux 5 centimes supérieurs, une pratique déjà en place dans plusieurs pays européens, ce qui pourrait entraîner une légère augmentation des prix de certains produits.
Les opinions des citoyens européens ont été claires : 72 % jugent ces pièces inutiles et 70 % sont favorables à leur suppression.
En période d’inflation, la décision d’arrondir les prix pourrait s’avérer impopulaire.