Alors les comptes de la France sont dans le rouge, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, suggère de différencier les montants de remboursement des médicaments en fonction des revenus des français.
Des coupes envisagées pour les maladies longue durée et transports
L’idée proposée par Bruno Le Maire a suscité réactions et débats dans le milieu politique.
Cette idée pose la question de l’universalité de la Sécurité sociale, principe selon lequel le remboursement d’un médicament, ou de tout acte médical, est le même qu’on gagne 6 000 € ou 1 200 € par mois.
Bruno Le Maire a déjà annoncé réfléchir à des coupes possibles dans la couverture des maladies longue durée et souhaite diminuer les sommes allouées aux remboursements des transports de patients, après avoir donné son aval à une hausse.
À travers ces mesures, il espère trouver 50 milliards d’euros pour contribuer à assainir les finances publiques.
En cas de mise en œuvre, la dernière proposition du ministre constituerait une disruption majeure des règles actuelles de fonctionnement de la Sécurité sociale.
Depuis sa création en 1945, celle-ci repose sur le principe d’universalité, résumé par cette phrase inscrite dans son texte fondateur : « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins. »
La proposition de Bruno Le Maire soulève donc la question de l’équité et de la solidarité entre les différents niveaux de revenus.
Trancher entre équité et efficacité budgétaire
Le débat autour de cette proposition met en lumière une tension entre deux objectifs souvent contradictoires : d’un côté, préserver l’équité et le principe d’universalité qui sont au cœur du système de protection sociale français, et de l’autre, chercher des économies pour assurer la pérennité des finances publiques.
Dès lors, il s’agit de trouver un équilibre permettant de concilier ces deux impératifs, sans nuire excessivement à l’accès aux soins.
Quel impact sur l’accès aux soins et la qualité des services ?
La mise en place d’une différenciation des remboursements selon les revenus pourrait avoir des conséquences importantes sur l’accès aux soins et la qualité des services proposés.
Pour les ménages aux revenus les plus modestes, un moindre remboursement des médicaments serait susceptible de les dissuader de se soigner correctement, aggravant ainsi leur situation de santé et générant potentiellement des coûts supplémentaires à long terme.
D’autre part, en remettant en cause l’universalité du système, cette mesure pourrait inciter certains professionnels de santé à sélectionner leurs patients selon leurs revenus, conduisant à une détérioration de la qualité des services offerts.
Les défis économiques et sociaux auxquels fait face actuellement la France amènent nécessairement à repenser certains principes qui fondent son modèle social.
Alors que l’idée émise par Bruno Le Maire tranche avec les traditions existantes, il est essentiel de réfléchir au rôle prépondérant joué par la Sécurité sociale dans la société française et de confronter les différentes positions sur sa possible évolution.
Pour déterminer s’il faut différencier les remboursements de médicaments en fonction des revenus et abandonner la sacro-sainte universalité, il sera crucial de trancher entre les objectifs d’économies budgétaires, d’égalité et d’accès aux soins.
Un véritable dilemme politique auquel Bruno Le Maire et l’ensemble des français devront faire face dans les prochaines années.