Le mercredi 8 novembre, le nouveau PDG d’Air Liquide, âgé de 54 ans, François Jackow, a connu une première expérience marquante au cœur de la capitale allemande. En présence du chancelier allemand Olaf Scholz et du PDG de Siemens Energy, Christian Bruch, cet ancien élève d’Air Liquide a officiellement inauguré une usine gigantesque qui produira des modules pour électrolyseurs en utilisant la technologie de pointe des membranes échangeuses de protons.
Une ambition renouvelée dans le secteur de l’hydrogène
Selon François Jackow, le chiffre d’affaires que réalisera Air Liquide grâce à l’hydrogène pourrait doubler voire tripler d’ici la fin de la décennie. Ainsi, ces ambitions étaient réaffirmées durant cette inauguration et prouvent que le groupe compte bien s’imposer comme un poids lourd dans la production d’hydrogène vert.
Cette usine est une coentreprise avec Siemens. Elle permettra donc de construire massivement ces électrolyseurs qui seront destinés notamment au site Normand’Hy de Port-Jérôme-sur-Seine. D’autres installations, de taille similaire, verront le jour aux Pays-Bas.
Comme l’explique fièrement François Jackow : « Avec cette unité, nous créons une chaîne de valeur garantissant la souveraineté européenne en matière d’électrolyseurs« .
L’objectif de production fixé à 3 gigawatts d’ici 2025
En se donnant les moyens de ses ambitions, cette usine devrait être capable de fournir l’équivalent de deux productions d’EPR pour atteindre un objectif fixé à 3 gigawatts. De plus, Air Liquide prévoit également d’investir environ 8 milliards d’euros dans les molécules à faible teneur en carbone d’ici 2035.
L’ouverture de cette usine et l’ambition de l’entreprise sur le marché de l’hydrogène confère à l’action Air Liquide en bourse une nouvelle dimension lui permettant d’atteindre un record historique en 2023 de 175 euros (au moment d’écrire ces lignes) en hausse de plus de 30% sur l’année.
Les analystes sont optimistes quant à l’évolution du groupe
Selon les informations relayées par Day by Day, la tendance est clairement à la hausse pour Air Liquide. Le contexte moyen terme est jugé positif pour le groupe, avec un dernier prix relevé à 175,32€. La valeur de l’action évolue entre des seuils de support et de résistance respectivement fixés à 167.3 / 160.54 et 175.9 / 183.96.
Air Liquide se saisit de l’IA pour améliorer ses résultats
Selon Elodie Grasset, à la tête des Digital Factories & Global Data Operations, l’ère de l’intelligence artificielle marque une évolution majeure, succédant aux révolutions industrielles et numériques.
L’exploitation efficace de l’IA nécessite un volume conséquent de données issues de toute la chaîne de valeur. Elle souligne que, depuis deux décennies, Air Liquide accumule activement les données opérationnelles de ses installations. Les informations relatives aux transports et aux ventes s’avèrent précieuses.
Cette stratégie permet des avancées notables, notamment sur l’optimisation des itinéraires de livraison, réduisant ainsi les distances parcourues de 10%, l’implémentation de la maintenance préventive pour identifier les problèmes avant qu’ils ne surviennent, et l’utilisation efficace des données météorologiques pour maximiser l’usage d’énergies renouvelables.
Ces innovations permettent à l’entreprise de se positionner comme un acteur incontournable. Les résultats de l’entreprise profitent grandement au dividende Air Liquide ces dernières années.
Air Liquide mise sur le futur de l’hydrogène vert
Air Liquide et son PDG François Jackow montrent leur motivation en matière d’énergies renouvelables, et notamment dans le secteur de l’hydrogène vert. En investissant massivement dans la production d’électrolyseurs et en inaugurant cette gigafactory berlinoise, Air Liquide confirme sa volonté de s’imposer comme un acteur clé sur ce marché porteur. Ainsi, le groupe semble bien décidé à doubler, voire tripler, les revenus générés par l’hydrogène d’ici 2030.