L’euro est proche de la parité avec le dollar pour la première fois depuis 2002. Ainsi, un euro vaut actuellement moins de 1,03 $. La dévaluation s’est accompagnée d’inflation, d’importations plus chères et d’une perte d’attractivité pour la région, mais sera bientôt modérée par la décision de la Banque centrale européenne.
Une baisse du pouvoir d’achat
L’euro vient de tomber à son plus bas niveau face au dollar depuis 2002. En fait, notre devise est tombée à 1,03 contre le dollar américain mardi. record depuis 20 ans.
Comme le souligne Le Parisien, cette baisse dure depuis plusieurs années : « L’euro a perdu 16,5 % de sa valeur face au dollar » en une décennie. Aujourd’hui, les deux monnaies sont presque égales, cela simplifie les problèmes de conversion.
Cependant, c’est peut-être le seul avantage de cette baisse historique, car notre économie pourrait être fortement affectée si l’euro venait à stagner face au dollar.
“Un taux de change normal, c’est-à-dire celui qui me donnerait l’impression d‘avoir le même pouvoir d’achat en zone euro et aux Etats-Unis est plutôt situé aux alentours de 1,25-1,30. Donc, on voit à quel point l’euro est faible pour le moment », indique Philippe Ledent, économiste chez ING.
Dans le commerce international, presque tout est converti en dollars. Par conséquent, le fait que la devise se soit dépréciée par rapport à cette dernière n’est pas une bonne nouvelle. « Si vous achetez un téléphone pour 549 $, il y a un an, il coûtait 465 euros (un dollar valait 1,18 euro), et maintenant c’est 538 euros (un dollar valait 1,02 euro). Les français qui vont aux Etats-Unis aujourd’hui payent tout plus cher du seul fait de la baisse de l’eurot », explique Le Parisien.
Par conséquent, il faut comprendre que le même phénomène s’applique à l’échelle internationale aux transactions portant sur des nombres beaucoup plus importants. Ainsi, le prix en dollars nous semble beaucoup plus élevé, par exemple un baril de pétrole pourrait nous coûter plus cher.
Des conséquences à tous les niveaux
L’évolution de l’euro au cours de l’année écoulée ressemble à un marasme. Bonne nouvelle pour les Américains voyageant en Europe. Pour le même prix, ils s’offrent 25 à 30 % de plus que ce qu’ils pouvaient il y a un an ou deux.
A priori, c’est aussi une bonne nouvelle pour les entreprises européennes qui exportent et paient en dollars, sauf qu’elles sont, comme nous tous, liées par le pétrole.
« Avec un euro très faible, cette énergie libellée en dollar nous coûte très cher, que ce soit pour vous et moi, consommateurs, que ce soit pour de très nombreuses entreprises ainsi que pour les entreprises exportatrices qui consomment aussi de l’énergie. Finalement, un euro très très faible, c’est plutôt une mauvaise nouvelle », explique l’économiste.
En payant plus pour tout, vous pourriez rapidement vous retrouver pris dans une spirale inflationniste à travers l’Europe. « La dépréciation de 7% de l’euro depuis le début de l’année se traduit par 0,8 point de pourcentage d’inflation supplémentaire un an plus tard », note Allianz Economic Research pour Le Monde.
Il est ainsi imaginable que les prix de certains produits américains, comme les smartphones, commencent à grimper pour compenser cette baisse. Encore un problème pour le portefeuille des Français.
En outre, la zone euro est moins attrayante pour les investisseurs en raison de devises plus faibles, tandis que les États-Unis sont considérés comme plus rentables.
Certaines circonstances ont pu aggraver la dépréciation de l’euro, même si elles n’en étaient pas la cause. Par exemple, la balance commerciale de l’Allemagne a été déficitaire pour la première fois depuis la réunification, envoyant un « signal de faiblesse de la première puissance économique de la zone euro ».