213 milliards de dollars de transactions en MNBC seront réalisées d’ici 2030. Il s’agit d’un chiffre important mentionné dans une étude qui examine l’utilisation future des monnaies numériques de banque centrale (MNBC). Que vaut cette prévision ? Et où en sont les pays actuellement ? Nous allons voir le potentiel de croissance exponentielle de l’industrie.
Une augmentation de 260 000%
Même si la plupart des banques centrales du monde ont plus ou moins un plan de numérisation des devises (MNBC), curieusement, les États-Unis semblent être plus en retard que d’autres pays comme la Suède, l’UE, le Canada et bien sûr la Chine.
Certes, une publication récente du sous-secrétaire au Trésor présente le cadre du projet e-dollar, mais les travaux semblent avancer lentement.
Publié récemment, le rapport de Juniper Research cherche à déterminer si les MNBC trouveront leur public dans le monde entier.
Le rapport indique que l’industrie en est encore à ses balbutiements, mais qu’elle est sur le point d’exploser.
En 2023, l’utilisation de MNBC pourrait atteindre 100 millions de dollars.
Mais d’ici sept ans, ce chiffre pourrait atteindre 213 milliards de dollars, soit une augmentation de 260 000 %.
Les éléments clés de l’adoption
Selon le rapport, l’adoption de la MNBC reposera sur deux éléments clés.
D’une part, le désir d’accroître l’inclusion financière des citoyens et, d’autre part, le contrôle et la surveillance accrue des transactions par les entités gouvernementales.
La percée de MNBC est particulièrement évidente dans les pays sous-bancarisés, où les résidents ont souvent déjà des habitudes de paiement mobile pour compenser le manque d’accès aux services bancaires.
Déjà 114 pays travaillent sur le sujet
Selon les dernières données de l’Atlantic Council, un groupe de réflexion américain, 114 pays au total dans le monde ont exploré les monnaies numériques des banques centrales (MNBC).
Non seulement ces projets visent à repenser les transactions interbancaires et les paiements de grande valeur entre institutions financières, mais 58% se concentrent également sur l’exploration d’une nouvelle forme de monnaie pour le public, similaire au déploiement rapide du Yuan numérique de la Chine sur 261 millions de comptes électroniques.
Actuellement, 34 % de ces projets de vente au détail MNBC sont en développement, 19 % sont en phase pilote et 16 % sont déjà une réalité dans des pays comme le Nigeria, les Bahamas et la Jamaïque.
Prévues pour des usages domestiques
L’intérêt mondial pour les monnaies numériques nationales a suscité des débats et des questions sur fond de progrès de l’inclusion financière impulsés par la Banque mondiale et où les ménages déjà gâtés pour accéder à l’argent sous ses différentes formes, qu’il soit fiat, scripturale, électronique ou même en actif numérique.
Les opérations avec des MNBC devraient être résolument tournées vers la chaîne nationale, au moins jusqu’en 2030.
Les recherches suggèrent que 92 % des transferts de devises numériques des banques centrales auront lieu sur le même territoire.
C’est le souhait des banques centrales, qui se concentreront évidemment sur les cas d’usage domestiques avant d’ouvrir la porte aux paiements internationaux.
Déjà des limites ?
Par ailleurs, le rapport pointe certaines limites des futures MNBC.
En particulier, l’absence de développement d’un produit commercial, et l’absence de plateforme dédiée envisagée à ce stade.
Par conséquent, il est certainement nécessaire que les émetteurs MNBC offrent des options supplémentaires en termes de portefeuilles et de solutions spécifiques aux commerçants.
Cependant, ce rapport montre clairement une évolution des habitudes de paiement, quelle que soit la région concernée.
Les paiements sont de plus en plus digitaux… et contrôlés, tandis que l’usage du liquide se réduit.
Par conséquent, les crypto-monnaies pourraient être un moyen d’y échapper dans les années à venir.
