Après avoir franchi la barre des 7,500 points la semaine dernière, la Bourse de Paris doit surmonter un nouveau challenge : battre son niveau record et offrir aux investisseurs un beau cadeau de Noël.
Défi pour la Bourse de Paris : dépasser les 7 500 points avant Noël
Le CAC 40 a clôturé vendredi dernier à 7,526.55 points, se situant à seulement 54.71 points de distance de son plus haut historique de 7,581.26 points établi en avril.
Une multitude d’événements macroéconomiques et monétaires sont prévus cette semaine, il est donc temps de passer à l’action ou de reculer. Pour l’instant, les contrats à terme sur l’indice suggèrent une stagnation à l’ouverture.
La Bourse de Paris a encore progressé lundi matin, patientant avant les chiffres de l’inflation pour novembre aux États-Unis et les réunions des banques centrales américaine et européenne plus tard dans la semaine.
L’indice phare CAC 40 avançait de 18,02 points à 7,544.57 points vers 09h45, revenant à moins de 40 points de son record historique atteint en avril. Vendredi, la place parisienne a progressé de 1,32%, portée par les valeurs du luxe, et a bouclé sa quatrième semaine consécutive de gains.
Les banques centrales sous les projecteurs
Les banques centrales des États-Unis, de la zone euro, du Royaume-Uni, de Suisse et de Norvège tiendront leurs réunions de politique monétaire entre mardi et jeudi, au cours desquelles elles décideront de relever les taux d’intérêt, de les abaisser ou de ne rien faire du tout.
Le S&P 500 a bouclé sa sixième semaine consécutive de gains vendredi dernier, soit sa plus longue série positive depuis novembre 2019.
Puisqu’il n’y a pas de débat sur un statu quo de la Fed mercredi, les investisseurs seront plus intéressés que jamais par le discours de Jerome Powell et les nouvelles projections des membres du comité pour l’année prochaine. La question est de savoir si la Fed élimine complètement cette option ou si elle l’envisage encore, mais pour 2024.
« Soit une Fed suffisamment accommodante relancera les attentes de baisse des taux, soit plus raisonnablement Powell répétera que la lutte contre l’inflation est sur la bonne voie mais que les taux resteront élevés pour une période prolongée« , a commenté Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.
Des situations économiques difficiles en zone euro
Mais comme le rappelle Michael Hewson de CMC Markets, l’institution fait face à une situation économique bien plus difficile dans la zone euro que la Fed.
« De toutes les banques centrales, la Fed a probablement une tâche plus facile car elle dispose de plus de temps pour évaluer comment l’économie américaine réagit au resserrement des derniers mois. La BCE n’a pas ce luxe étant donné que l’Allemagne et la France – les deux plus grandes économies – pourraient déjà être en récession. »
La Banque d’Angleterre fait face à un problème similaire, même si l’économie britannique n’a pas les mêmes niveaux de faiblesse et l’inflation britannique est presque le double de celle de la zone euro, souligne l’analyste.
Au programme pour cette semaine
L’événement principal de ce lundi, la Fédération de New York dévoilera à 17h les résultats de son enquête de novembre sur les attentes d’inflation à un an.
Demain sera plus animé avec l’inflation américaine, attendue par le consensus Bloomberg à 3,1% sur une base annuelle, après 3,2%, et toujours à 4% hors alimentation et énergie.
La semaine s’annonce chargée à partir de mardi avec la publication de l’indice des prix à la consommation pour novembre aux États-Unis. La Réserve fédérale américaine annoncera ensuite sa décision concernant les modifications de ses taux directeurs à l’issue de sa réunion mercredi. Puis ce sera au tour de la Banque centrale européenne, de la Banque d’Angleterre ainsi que des banques centrales suisse et norvégienne de le faire jeudi.
« Les grandes banques centrales devraient maintenir leurs taux directeurs à leur niveau actuel mais on examinera attentivement comment elles répondent aux attentes de baisses de taux« , a commenté Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
Depuis plusieurs semaines et suite à de nouvelles données montrant un ralentissement de l’inflation, les marchés espèrent voir les banques centrales abaisser leurs taux directeurs dès le premier semestre 2024.
En conséquence, certains opérateurs prévoient plusieurs baisses de taux durant cette année, ce qui a poussé à la hausse les indices boursiers.Le CAC 40 approche son plus haut niveau à 7,581.26 points atteints pendant la séance du 24 avril.
Une Chine préoccupante
Enfin, avant ces événements, les investisseurs sont préoccupés par une accélération de la déflation en Chine en novembre selon des données officielles publiées samedi dernier, en raison d’une baisse des prix de l’énergie et de l’alimentation, selon le Bureau national des statistiques.
Le BNS a également indiqué que les prix à la production ont baissé pour le 14e mois consécutif, reculant de 3% sur un an, contre 2,6% le mois précédent. Dong Lijuan, responsable du BNS, attribue cette baisse à un rebond des prix du pétrole à l’international qui a affaibli la demande pour certains biens industriels.