La Bourse de Paris a clôturé en baisse le dernier jour de bourse de février, l’accélération de l’inflation en France ayant créé des difficultés pour les opérateurs. Mais le CAC 40 progresse de 2,6% sur l’ensemble du deuxième mois de l’année, et les résultats sont plutôt réjouissants.
Un début d’année en fanfare
Secoué l’an dernier, le Cac 40 tient sa revanche. Après avoir enregistré son meilleur mois de janvier de l’histoire avec un gain de 9,4%, l’indice parisien de référence a gagné 2,62% en février à 7 267,93 points.
Le 16 de ce mois, le baromètre avait établi un record absolu de 7 387,29. Au final, cela porte son gain depuis le 1er janvier à 12,27 %.
Les valeurs les plus en vue ont été STMicroelectronics et Renault, qui ont augmenté de plus de 35 %. Publicis, Stellantis, BNP Paribas, Saint-Gobain, URW et Alstom ont augmenté de plus de 20 %.
Seules quatre valeurs ont présenté des bilans annuels négatifs : Total Energies, Sanofi, Eurofins Scientific et Essilor Luxottica.
Mieux encore, le Cac 40 a éclipsé Wall Street.
L’inflation : principal facteur d’inquiétude en Europe
Le Dow Jones a perdu 1% depuis le 1er janvier, tandis que le S&P 500 a eu du mal à augmenter de 3,8%. Mais, dans les deux cas, des inquiétudes subsistent. Et pesant sur le marché ce mardi, le Cac 40 a perdu quelques points (-0,38%).
L’aversion au risque a dominé les échanges en cette dernière séance de février. Les données françaises sur l’inflation n’ont montré aucun signe d’apaisement de l’évolution des prix.
L’indice consolidé des prix à la consommation de la France a augmenté de 7,2 % sur un an en février, contre 7 % en janvier. Les chiffres ont fait craindre une même trajectoire dans la zone euro.
Selon l’INSEE, les prix des produits manufacturés devraient rebondir avec la fin des soldes d’hiver, et les prix des services rebondir avec la remontée des prix des transports.
La France n’est pas le seul pays concerné par ce phénomène de réaccélération des prix, comme le montrent les chiffres en Espagne.
Dans la péninsule, l’inflation annuelle est passée de 5,9 % à 6,1 % sur l’année entre janvier et février, dépassant l’estimation consensuelle des économistes de 5,5 %, et les prix ont de nouveau accéléré d’un mois sur l’autre.
Les taux ne vont pas s’arrêter de grimper !
Un véritable casse-tête pour la BCE, les investisseurs devront attendre jusqu’à jeudi pour confirmer ces inquiétudes concernant l’évolution des prix dans la région.
Les marchés tablent désormais sur un taux de dépôt final de la BCE de 4 % d’ici février 2024, contre une estimation de 3,5 % au début de l’année et de 2,5 % actuellement.
Outre-Atlantique, les marchés obligataires sont également stressés. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est passé à près de 4 % et celui du bon à deux ans à 4,8 %.
La crainte d’un nouveau tour de vis monétaire potentiellement plus fort que prévu, alors que la désinflation, vantée par le président de la Réserve fédérale Jerome Powell, a pris un coup dans l’aile après l’annonce d’une accélération de l’indice PCE en janvier.
Du côté des entreprises, les banques françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale) se distinguent à nouveau, bénéficiant cette fois d’une envolée des actions de Santander, son homologue à la Bourse de Madrid de près de 5%.
L’entreprise ibérique prévoit de reverser la moitié de ses bénéfices à ses actionnaires au cours des trois prochaines années.
Au sein du CAC 40 c’est Axa qui a été la plus grosse hausse de la séance avec un gain de 1,6%. L’assureur a cédé la majorité de sa participation de 7,94% dans la banque italienne Banca Monte dei Paschi di Siena (MPS) pour 233 millions d’euros.