Chaque année, les aides au logement, notamment l’APL (Aide Personnalisée au Logement), sont ajustées au 1er octobre. Pour rappel, la Fondation Abbé Pierre avait souhaité une hausse de 10 % du montant de ces aides pour compenser l’inflation sur les loyers et préserver le pouvoir d’achat des ménages modestes. Cette année, l’augmentation devrait être fixée à 3,5% en raison de l’indice de référence des loyers. Mais est-ce suffisant ?
Une augmentation insuffisante selon un économiste spécialisé
L’économiste Pierre Madec estime que l’augmentation de 3,5% des APL serait insuffisante pour préserver le pouvoir d’achat des bénéficiaires. Selon lui, cette hausse ne permettrait pas de compenser l’augmentation des loyers et donc de maintenir leur niveau de vie.
Dans une publication partagée sur Twitter, il explique que malgré cet ajustement, les locataires risquent de continuer à subir les conséquences de l’inflation.
- La Fondation Abbé Pierre demandait une hausse de 10% des APL pour faire face à l’inflation.
- L’ajustement prévu pour le 1er octobre 2023 est de 3,5%, correspondant à l’indice de référence des loyers.
- Cette hausse pourrait ne pas être suffisante pour préserver le pouvoir d’achat des locataires.
Le gouvernement rejette l’idée d’une hausse de 10% des APL
Le ministre du Logement, Patrice Vergriete, a répondu à cette demande en confirmant que les aides au logement seront bien ajustées comme chaque année selon la hausse des loyers. Cependant, il a exclu l’augmentation de 10 % souhaitée par la Fondation Abbé Pierre, arguant que le gouvernement préfère modérer les loyers plutôt que d’augmenter excessivement les aides.
Déjà l’année dernière, le gouvernement avait refusé cette proposition et cette position reste inchangée. Ainsi, l’APL sera ajustée de 3,5% le 1er octobre 2023, conformément à l’indice de référence des loyers actuellement en vigueur.
Pourquoi une augmentation de 10 % des APL n’est-elle pas envisagée ?
Le gouvernement considère que modérer les loyers est une solution plus pérenne pour protéger le pouvoir d’achat des locataires. De plus, augmenter de manière conséquente les aides au logement pourrait poser un problème de financement et impacter les finances publiques. Enfin, cela pourrait inciter certains propriétaires à augmenter abusivement leurs loyers pour profiter de ces aides.
Des mesures alternatives pour soutenir les ménages modestes
Même si les APL ne bénéficieront pas de la hausse de 10 % souhaitée par la Fondation Abbé Pierre, le gouvernement entend soutenir les ménages modestes à travers d’autres mesures. Parmi ces dispositifs figurent :
- Le plafonnement des loyers, qui permet de limiter l’augmentation des loyers selon des barèmes préétablis.
- La garantie Visale, destinée aux jeunes et aux salariés précaires, couvre jusqu’à 36 mois de loyers impayés pour rassurer les propriétaires et faciliter l’accès au logement.
- L’encadrement des charges locatives, afin que les locataires ne supportent pas l’intégralité des coûts liés à l’entretien et la rénovation des parties communes de leur immeuble.
Qu’en pensent les associations de défense des locataires ?
Les associations estiment que ces mesures vont dans le bon sens mais restent insuffisantes face à l’ampleur des besoins des locataires modestes. Elles continuent donc à plaider pour une augmentation plus significative des aides au logement.
Ainsi, malgré une hausse des APL en 2023 conforme à l’indice de référence des loyers, cette augmentation pourrait ne pas suffire pour protéger le pouvoir d’achat des locataires modestes. Face à cette situation, les associations continueront de réclamer une revalorisation plus ambitieuse des aides au logement tandis que le gouvernement mise sur d’autres dispositifs pour soutenir ces ménages.