Alors que la débâcle FTX hante toujours les utilisateurs et les investisseurs en crypto-monnaies, Ray Youssef leur offre des conseils judicieux sur la protection de leurs actifs. Le PDG de Paxful a surpris par ses conseils peu conventionnels et à contre courant de la tendance actuelle.
Une déclaration plutôt déconcertante pour le PDG d’une plateforme centralisée
La plupart des plateformes d’échanges cryptos veulent rassurer leurs clients en émettant la désormais populaire « preuve de réserves ». Mais certains leaders de plateformes cryptographiques sont à l’exact opposé de ce mouvement.
C’est le cas de Ray Youssef, l’actuel dirigeant de Paxful. Il a partagé de manière transparente un e-mail récent qu’il a envoyé aux utilisateurs de sa plateforme centralisée sur son compte Twitter.
« En tant que CEO de Paxful, je suis responsable des bitcoins de plus de 11 millions de personnes. Je suis très fier de protéger les fonds de notre communauté et, contrairement à d’autres acteurs de notre secteur, je n’ai jamais touché l’argent de nos clients. (…) Retirez vos bitcoins vers votre [wallet] auto-hébergé (self custody). (…) Gardez seulement ce que vous voulez trader ici. »
En résumé, Ray Youssef souhaite expliquer à ses clients qu’ils ne doivent pas laisser leurs précieux bitcoins et autres crypto-monnaies sur les exchanges, y compris la sienne !
Ainsi, ceux qui cherchent à sauver ou à protéger leurs capitaux ne devraient pas les laisser traîner sur une plate-forme, pas même chez Paxful, affirme son patron. Une situation déconcertante qui souligne la nature exceptionnelle de la tendance que nous vivons actuellement sur le marché.
Le patron de Paxful a précisé qu’il continuerait d’envoyer ce message à ses clients de manière hebdomadaire, rappelant une règle d’or : ce n’est que si un déposant dispose de sa crypto-monnaie et de sa propre clé de sécurité qu’il peut être assuré qu’il en est réellement propriétaire.
Ce dernier s’estime « très fier » de protéger les fonds des clients, mais appelle à la prudence maximale.
Des doutes sur la fiabilité et la crédibilité des exchanges
Ces dernières semaines, de nombreux échanges de crypto-monnaies ont publié leur preuve de réserves. Il s’agit d’un audit tiers indépendant utilisé pour certifier que l’entreprise détient des actifs de réserve. Cette réserve doit être au moins égale au solde couvert du client.
Pour beaucoup, c’est le moyen définitif de démontrer la fiabilité, la solvabilité et la crédibilité d’une bourse, précisément ce qui a fait défaut à FTX qui utilisait les fonds de ses clients pour investir et spéculer sur d’autres marchés. Suspecté de fraude pour cela, le PDG de FTX, Sam Bankman-Fried, risque jusqu’à 115 ans de prison alors qu’il est actuellement détenu à Fox Hill, une prison des Bahamas.
Pour Ray Youssef, la simple délivrance d’une preuve de réserve ne suffit pas. Chaque bourse a la responsabilité de protéger ses investisseurs en fournissant des recommandations comme l’auto-garde de leurs cryptos sur des wallets privés.
Not your keys, not your cryptos
Prendre soin de son investissement est une question de contrôle. Cette pratique fait référence au fait que les utilisateurs ont un contrôle total sur leurs actifs numériques (envoi, réception et stockage des mots de passe). Tout ceci dans le but de ne pas dépendre d’un tiers, comme une plateforme d’échange.
Avec toutes les ramifications de la chute de FTX encore à déterminer, les conseils de Ray Youssef ne tomberont probablement pas dans l’oreille d’un sourd.
Nous saluons les recommandations de Ray Youssef car elles vont dans le bon sens. Mais l’espace crypto a désormais besoin de « preuves de réserve » très spécifiques, auditées et vérifiées avant de pouvoir commencer à redonner de la confiance aux acteurs centralisés. En attendant, détenir vos propres dépôts de crypto-monnaie semble être le meilleur conseil.
Ainsi, la formule à retenir est « not your keys, not your coins », reconnaissant ainsi l’insuffisance des tests de preuve de réserve, c’est-à-dire la transparence en temps réel des fonds des clients, dont le géant Binance s’est récemment vanté.