Le secteur des cryptomonnaies est aujourd’hui au cœur de nombreuses discussions, tant sur le plan économique que sociétal. Face à cette réalité, les régulateurs sont désormais appelés à veiller à la fois sur la capacité du secteur à respecter la réglementation en vigueur, mais également à démontrer son utilité économique et sociale.
Lors du troisième forum Fintech, Marie-Anne Barbat-Layani, Présidente de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), a souligné l’importance d’intégrer une dimension d’utilité économique et sociale pour le secteur des cryptomonnaies spécifiquement face aux acteurs du marché. Il ne suffit plus seulement de se conformer aux règles en place, il faut aussi prouver la valeur ajoutée apportée par les cryptomonnaies dans l’économie mondiale.
La tokenisation : une solution potentielle
Selon Marie-Anne Barbat-Layani, la technologie blockchain et notamment la tokenisation, peuvent jouer un rôle majeur dans cette quête d’utilité économique et sociale. Elle distingue toutefois ce processus de l’industrie des actifs numériques, qui doit encore faire ses preuves en matière d’utilité.
Lors du même forum, la nouvelle présidente de l’AMF a mis en avant les atouts de la tokenisation pour la finance traditionnelle, notamment :
- La réduction des coûts et délais de transaction
- Une meilleure accessibilité aux marchés financiers
- Le développement d’un écosystème innovant
Malgré leur popularité grandissante, les cryptomonnaies font face à plusieurs enjeux qu’il convient d’aborder afin de légitimer leur utilité dans le paysage économique actuel.
La volatilité des cours
La forte volatilité observée sur certains actifs numériques peut représenter un frein tant pour leur adoption en tant que moyen de paiement que pour leur usage comme instruments financiers. Cette instabilité pose singulièrement des questions concernant leur capacité à soutenir le financement de projets économiques durables. Cependant, cette situation tend toutefois à s’améliorer grâce à l’émergence de nouvelles solutions, telles que les stablecoins.
Les risques liés à la sécurité et à la régulation
Comme en témoigne la retentissante faillite de plusieurs plateformes d’échanges de cryptomonnaies ces dernières années, la question de la sécurité des transactions et des investissements demeure cruciale. De plus, la régulation insuffisante dans certains pays contribue à accentuer le risque d’activités illégales et de fraude associées à l’utilisation des cryptomonnaies. Cela renforce la nécessité pour les régulateurs d’intervenir activement dans ce secteur afin de mieux encadrer son utilisation et garantir ses bienfaits sociaux.
Les impacts environnementaux
Même si certaines cryptomonnaies offrent un impact environnemental réduit comparé aux systèmes monétaires traditionnels, il n’en demeure pas moins que leur consommation énergétique constitue une préoccupation majeure pour nombre d’observateurs.
L’adoption de nouvelles technologies et de pratiques durables, telles que le proof-of-stake ou l’usage d’énergies renouvelables, s’impose comme essentiel pour minimiser cette empreinte et favoriser les retombées positives économiques et sociales.
Vers une meilleure prise en compte des enjeux sociétaux par le secteur des cryptomonnaies
Pour maximiser leur utilité économique et sociale, ces défis devront donc être relevés par l’ensemble des acteurs de l’écosystème crypto. L’appui des régulateurs nationaux et internationaux ainsi que l’innovation technologique seront au coeur de ces efforts pour asseoir la légitimité et l’intégration harmonieuse des cryptomonnaies dans nos sociétés. Il est maintenant temps pour le secteur d’affirmer son potentiel et de prouver sa contribution positive au développement économique et social de notre monde.