339,2 milliards de dollars de dividendes ont été versés par les plus grandes entreprises au premier trimestre de cette année. C’est un chiffre impressionnant qui suscite des questions sur l’état de l’économie mondiale et sur les stratégies des entreprises en matière de redistribution des bénéfices.
Une répartition mondiale inégale
Les États-Unis dominent largement ce paysage financier, avec leurs entreprises versant 180 milliards de dollars de dividendes. À l’opposé, l’Europe a connu une baisse de 20%, atteignant 49,4 milliards de dollars, principalement en raison de la saisonnalité des paiements de dividendes.
En France, la situation reste stable avec 3 milliards de dollars distribués au premier trimestre, reflétant une tendance à maintenir des dividendes constants malgré les fluctuations économiques globales.
La santé est le secteur le plus généreux
Le secteur de la santé est le plus généreux, avec des entreprises comme Novartis et Roche en tête du classement. La technologie et les matières premières suivent de près, avec des géants comme Microsoft, Apple et Exxon Mobil contribuant significativement aux montants distribués.
Notablement, Meta et Alibaba ont versé des dividendes pour la première fois, marquant une nouvelle étape dans leur stratégie financière. Meta a distribué 1,1 milliard de dollars, tandis qu’Alibaba a versé 2,6 milliards de dollars, entrant directement dans le top 20 des plus gros payeurs de dividendes mondiaux.
À quoi s’attendre pour le reste de l’année ?
Janus Henderson prévoit que les dividendes continueront de croître en 2024, avec une estimation de 1.720 milliards de dollars, en hausse de 3,9% par rapport à 2023. Cette projection est basée sur la résilience continue observée en Europe, aux États-Unis et au Canada.
Les rachats d’actions restent également une pratique populaire, bien qu’ils aient légèrement diminué en 2023 par rapport à l’année précédente.
Les entreprises ont racheté pour 1.112,1 milliards de dollars de leurs propres actions, montrant une préférence croissante pour cette méthode de redistribution de la valeur aux actionnaires.
La pratique de verser des dividendes et de racheter des actions attire l’attention des gouvernements.
En France, des réflexions sont en cours pour taxer les rachats d’actions, tandis qu’aux États-Unis, le président Joe Biden propose de quadrupler la taxe actuelle sur ces opérations dans son budget 2024.
Cette dynamique souligne les tensions entre la volonté des entreprises de récompenser leurs actionnaires et les préoccupations gouvernementales concernant l’équité fiscale et la redistribution des richesses.
Cette situation reflète la solidité des grandes entreprises
Cette augmentation des dividendes démontre la solidité financière des grandes entreprises et leur capacité à générer des bénéfices substantiels. Pour les investisseurs, cela représente une opportunité de revenus stables et croissants, particulièrement attractifs dans un contexte économique incertain.
Cependant, cette pratique peut aussi être perçue comme une stratégie à double tranchant. Elle peut indiquer une répartition inégale des richesses, privilégiant les actionnaires au détriment de la réinvestissement dans l’innovation ou les infrastructures. Les débats autour de la taxation des dividendes et des rachats d’actions illustrent bien ces enjeux.
Les versements de dividendes records de ce début d’année reflètent à la fois la santé robuste des grandes entreprises et les défis économiques et fiscaux que ces pratiques engendrent.