Do Kwon et sa société Terraform Labs ont été accusés par la police boursière américaine d’avoir orchestré une fraude de 40 milliards de dollars lors de la chute du stablecoin Terra USD en mai dernier. À l’heure actuelle, les allées et venues de Do Kwon sont encore inconnues.
Do Kwon toujours en fuite 9 mois après
La police boursière américaine est actuellement en train de mettre la pression sur le monde de la cryptographie. La Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis a accusé jeudi le créateur de la crypto-monnaie stablecoin Terra USD de fraude devant un tribunal fédéral américain.
Do Kwon est en fuite depuis la faillite de son entreprise en mai dernier. Malgré un mandat d’Interpol, il n’a pas pu être localisé. Selon les dernières informations des enquêteurs sud-coréens, il aurait pu se réfugier en Serbie. Mais pour l’instant rien n’a été confirmé.
L’effondrement de Terraform Labs ainsi que l’effondrement de la crypto-monnaie Terra l’année dernière ont fait perdre près de 40 milliards de dollars aux investisseurs. Cette chute a secoué le marché mondial de la crypto-monnaie.
Suite à cela, Interpol avait émis en septembre une notice rouge à l’encontre de Do Kwon à la demande des procureurs sud-coréens. Les procureurs ont demandé au ministère des Affaires étrangères de Séoul de révoquer son passeport, affirmant qu’il était « en fuite ».
Terra : une fraude bien organisée ?
Jeudi, la SEC a affirmé dans un communiqué que Terraform et Do Kwon « ont levé des milliards de dollars auprès d’investisseurs » dans des « transactions non enregistrées » de 2018 à 2022.
Terraform Labs proposait une crypto-monnaie dite stable, ou « stablecoin », connue sous le nom de Terra UST. En principe, le prix d’un stablecoin est adossé au prix d’une monnaie traditionnelle ou d’un actif tangible, ce qui garantit aux investisseurs plus de stabilité dans le monde très volatil des crypto-monnaies.
Mais la stabilité de certaines de ces crypto-monnaies n’est pas garantie par une réserve de devises, mais par un algorithme qui arbitre en fonction de l’offre et de la demande d’une autre crypto-monnaie. C’est comme cela que fonctionnait Terra, qui s’appuyait sur un actif crypto développé par la Luna Foundation Guard.
Le responsable de la SEC, Gurbir Grewal, a noté que cet écosystème « n’était rien d’autre qu’une exagération frauduleuse d’un pseudo-stablecoin algorithmique dont le prix est contrôlé par l’accusé, et non par un code informatique ».
Selon la plainte de la SEC, Terraform et Do Kwon « ont fraudé à plusieurs reprises les investisseurs » en affirmant qu’une application de paiement sud-coréenne populaire utilisait la technologie derrière Terra pour régler les transactions, augmentant ainsi la valeur de Luna.
10 000 Bitcoins transférés vers un portefeuille
Mais des révélations supplémentaires sont apparues sur Do Kwon. L’effondrement de son écosystème Terra Luna en mai dernier a coûté des milliards de dollars aux investisseurs. Malgré le drame, le Sud-Coréen de 31 ans a continué de se remplir les poches.
Depuis le mois de mai, Do Known a déplacé plus de 10 000 bitcoins vers un portefeuille froid, a rapporté Reuters.
Pour rappel, les cold wallets stockent en toute sécurité les clés privées d’un utilisateur (cryptomonnaie) en dehors d’un réseau (ordinateur, téléphone). Certains bitcoins ont même été convertis en espèces par une banque suisse.
« Plus de 100 millions de dollars en monnaie fiduciaire ont été retirés de cette banque Suisse », a déclaré le gendarme boursier américain, la Securities & Exchange Commission, dans une plainte.
En avril 2022, la valeur de Terra atteindra son point culminant. C’était alors le quatrième plus grand stablecoin et la dixième plus grande crypto-monnaie par capitalisation boursière, selon CoinMarketCap.
Un mois plus tard, Terra a perdu plus de la moitié de sa valeur en seulement 24 heures, déclenchant une vague de panique. Peu de temps après, le stablecoin et son jeton sœur, Luna, sont tombés à zéro, touchant directement les économies de nombreux petits investisseurs.
Les autorités sud-coréennes ont depuis lancé plusieurs enquêtes criminelles sur l’affaire.