Il est indéniable que le secteur financier et boursier était, pendant longtemps, un terrain de jeu principalement réservé aux hommes. Cependant, il semblerait que cette réalité est en train d’évoluer. De plus en plus de femmes font l’étale de leurs investissements sur les réseaux sociaux ou grimpent les échelons pour occuper des postes de direction.
Les chiffres clefs du pourcentage de femmes dans la bourse
Selon une étude réalisée en 2020 par le cabinet Deloitte, les femmes représentent désormais 20 % des effectifs dans le secteur de la gestion d’actifs. Si ce chiffre reste inférieur à la moyenne nationale tous secteurs confondus (47 %), il témoigne néanmoins d’une évolution significative par rapport aux années précédentes.
D’autres données montrent également une progression en matière de parité au sein des professions financières. Ainsi, selon l’étude « Women in Business » menée par Grant Thornton en 2019, 32 % des membres des comités exécutifs et directeurs opérationnels sont des femmes, contre 30 % en 2018.
Des avancées encore insuffisantes
Cependant, il convient de souligner que ces progrès restent modestes, et que l’écart entre les hommes et les femmes demeure important dans plusieurs domaines. Par exemple, toujours selon l’étude de Deloitte, seules 11 % des femmes occupent des postes de direction dans les entreprises de gestion d’actifs.
De même, la situation est loin d’être satisfaisante en ce qui concerne les salaires. D’après une enquête menée par le cabinet PwC en 2021, l’écart entre les rémunérations hommes-femmes s’élève à 30 % dans le secteur financier, avec un écart moyen de près de 60 000 euros annuels.
Les raisons de cette évolution
Différentes raisons pourraient être à l’origine de l’évolution de cette tendance où de plus en plus de femmes réussissent à faire leur place dans le monde de la bourse et des métiers financiers.
L’essor des formations spécialisées
L’un des éléments clés réside dans la hausse du nombre de femmes suivant des études supérieures dans les domaines de la finance, de l’économie et de la gestion. Ainsi, selon l’Insee, 53 % des diplômés Bac+5 en économie et gestion sont désormais des femmes. Cette proportion ne cesse de progresser depuis plusieurs années, permettant ainsi de constituer un vivier de compétences féminines de plus en plus important pour le marché du travail.
Des politiques volontaristes en faveur de la parité
On observe également une prise de conscience croissante de la nécessité de promouvoir la diversité au sein des entreprises, et notamment des instances dirigeantes. Plusieurs lois ont été adoptées ces dernières années pour inciter les sociétés cotées en bourse à se doter de comités exécutifs plus paritaires.
Ainsi, la loi Copé-Zimmermann de 2011 prévoit que les conseils d’administration des grandes entreprises françaises doivent être composés d’au moins 40 % de femmes. De même, un nombre croissant de pays européens ont introduit des quotas ou des objectifs similaires pour encourager l’égalité professionnelle entre les sexes.
Les bénéfices d’une meilleure représentation féminine dans la bourse
Plusieurs études montrent que la présence des femmes au sein des instances dirigeantes et des professions financières a des effets positifs sur les performances des entreprises concernées. Par exemple, une analyse réalisée par Credit Suisse en 2020 révèle qu’entre 2015 et 2020, les rendements des actions des sociétés ayant au moins 15 % de femmes parmi leurs cadres supérieurs ont été supérieurs de près de 50 % à ceux des entreprises dont la proportion de femmes est inférieure à 10 %.
Une diversité des compétences et des points de vue
L’un des principaux avantages de cette mixité repose sur la complémentarité des aptitudes et des compétences apportées par les femmes et les hommes. En effet, certaines recherches suggèrent que les femmes sont généralement plus prudentes dans leurs décisions d’investissement, ce qui peut contribuer à limiter les risques et à améliorer la rentabilité à long terme.
De plus, la présence de femmes dans les équipes dirigeantes peut favoriser l’innovation et la créativité, en apportant des perspectives et des idées nouvelles. D’après une étude menée par le Boston Consulting Group en 2018, les entreprises qui comptent au moins 30 % de femmes dans leurs comités exécutifs réalisent 34 % de plus de revenus issus de produits ou services innovants que celles dont la proportion est inférieure à 10 %.
Un impact positif sur l’image et la réputation des entreprises
Enfin, il convient de noter que l’égalité professionnelle entre les sexes et la promotion des femmes aux postes de responsabilité constituent également un élément clef pour améliorer l’image et la réputation des entreprises. En effet, les consommateurs et les investisseurs sont de plus en plus attentifs à ces questions, et ils tendent à privilégier les sociétés qui affichent des valeurs éthiques et sociales fortes.
Ainsi, en contribuant à renforcer la diversité et la parité au sein de la bourse et des professions financières, les femmes jouent un rôle essentiel pour garantir le dynamisme et la pérennité du secteur économique dans son ensemble.
