Goldman Sachs va supprimer jusqu’à 4 000 emplois, soit environ 8 % de ses effectifs. Vendredi, la plateforme d’information Semafor a cité des sources affirmant que la banque américaine avait du mal à atteindre ses objectifs de rentabilité.
Suppression de 8% des effectifs
Les difficultés ne touchent pas que le secteur de la crypto, elles sont présentes dans tous les secteurs de la tech et de la finance.
La banque américaine Goldman Sachs prépare un plan de licenciement qui pourrait toucher jusqu’à 4 000 emplois, citant une détérioration de l’économie américaine et des résultats décevants dans le secteur de la banque de détail, a rapporté Semafor vendredi. Goldman s’est refusé à tout commentaire à la demande de l’AFP.
Une personne proche du dossier a confirmé que le nombre de départs sera « probablement légèrement supérieur » à la pratique habituelle de l’entreprise, qui est de licencier « 1% à 5% » de ses salariés chaque année.
Toujours selon la source, la décision a été prise « au vu de la situation économique actuelle », qui se dégrade. Elle a également noté que la banque était en pleine embauche depuis 2019, ce qui a entraîné une augmentation de 28 % des effectifs.
« Nous continuons à voir des vents contraires sur nos lignes de dépenses, en particulier à court terme, a-t-il déclaré la semaine dernière. Nous avons mis en place certains plans de réductions des coûts, mais il faudra un certain temps pour réaliser les avantages. En fin de compte, nous resterons agiles et nous dimensionnerons l’entreprise pour refléter les opportunités » a déclaré David Solomon le PDG de la banque d’affaires.
Goldman Sachs comptait environ 49 100 employés fin septembre. Ainsi, la suppression de 4 000 postes équivaut à plus de 8 % du total.
Les coupes sont plus importantes que dans les autres banques d’investissement de Wall Street, qui ont également licencié des travailleurs ces dernières semaines. Selon plusieurs médias américains, Morgan Stanley supprime actuellement environ 2 % de ses effectifs, soit environ 1 600 personnes.
Faire face à l’environnement économique qui se dégrade
Compte tenu de l’évolution de l’environnement économique et de l’activité, Goldman Sachs souhaite être prudente et se concentrer sur les facteurs qui rendent la banque efficace dans un contexte de risques de récession.
Il est vrai que d’autres banques ont annoncé des mesures telles que des baisses de bonus et des réductions d’effectif, mais jusqu’à présent, les mesures étaient ciblées et locales.
Goldman Sachs avait déjà annoncé qu’il supprimerait 400 emplois dans son activité de banque de détail et semble donc prêt à aller plus loin. Cela traduit également la volonté de son patron, David Solomon, de redresser le cours de l’action de l’entreprise.
Les opérations de fusions et acquisitions ont chuté de près de 40 % depuis le début de l’année, selon les données préliminaires de Refinitiv. Certes, les volumes enregistrés (3,474 milliards de dollars) se comparent favorablement à une année 2021 remarquable (5,747 milliards de dollars) marquée par un rebond post-Covid, mais Goldman est connu pour être prompt à ajuster sa structure.
Une diversification qui ne paie pas
Selon Semafor, en plus des conditions économiques changeantes, Goldman Sachs a également noté des développements décevants dans son activité de banque de détail.
En tant que banque de financement et d’investissement, l’institution a passé de nombreuses années à diversifier et développer ses activités auprès des particuliers depuis sa création.
Pour cela, l’institution a créé la marque Marcus, une banque de détail qui propose depuis 2016 des produits de crédit et d’épargne à la consommation. Mais la nouvelle entité, qui nécessite de lourds investissements, peine à devenir rentable, selon Semafor.
Goldman Sachs s’est également associé en 2019 pour lancer une carte de crédit à la consommation, l’Apple Card, une première pour l’institution.