La famille Rothschild, qui détient une participation de 38,9% via Concordia Holdings, a l’intention de retirer la prestigieuse banque d’investissement de la bourse. Une refonte du “board” de la banque est imminente, probablement avec de nouveaux partenaires internationaux à long terme.
48 euros par action pour quitter la bourse
Ce “take private » sonne comme le symbole d’une revanche réussie des héritiers de Guy de Rothschild, 42 ans après la privatisation de la banque familiale par le pouvoir mitterrandien. Rothschild & Co, fondée en 1983, quitte la Bourse de Paris.
Rothschild & Co annonce la fin de plus d’un siècle d’histoire boursière. La famille a annoncé l’intention de la banque d’investissement de quitter la bourse ce lundi.
La famille de David de Rothschild, qui détient 38,9% du capital et 47,5% des droits de vote via Concordia Holdings, envisage de se joindre à d’autres investisseurs pour faire une offre à 48 euros par action.
Le prix représente une prime de 15 % par rapport au sommet historique de janvier 2022 et une prime de 34 % par rapport au prix moyen des quatre derniers mois. Il comprend un dividende exceptionnel de 8 euros et un dividende ordinaire de 1,4 euro versé à la réalisation des opérations.
Le prix de l’offre est de 48 euros par action avec dividendes, représente une prime de 19% par rapport au dernier cours coté le vendredi 3 février 2023.
Rothschild & Co prévoit de proposer l’assemblée générale annuelle des actionnaires le 25 mai 2023.
Rothschild n’a pas besoin de faire appel aux marchés de capitaux
L’offre « pourra être déposée auprès de l’Autorité des marchés financiers d’ici la fin du premier semestre 2023 », sous réserve de l’obtention des autorisations nécessaires.
Dans un communiqué de presse séparé, Rothschild & Co « a pris note de l’action proposée » et a nommé un expert indépendant. La banque d’investissement doit publier ses résultats le 13 février.
Pour Rothschild & Co, rester en Bourse n’aurait plus de sens. « Aucun des métiers du groupe ne requiert de faire appel aux marchés de capitaux. Par ailleurs, leurs performances doivent être appréciées sur le long-terme. Le statut de société privée apparaît dès lors plus pertinent que celui d’une société cotée », explique la société.
A la bourse de Paris, l’action Rothschild & Co a bondi de 16,65% à 46,95 euros peu après l’ouverture de la séance. Le groupe Rothschild & Co, grand concurrent de Lazard, n’a aucun lien capitalistique avec la banque privée suisse Edmond de Rothschild, du nom du baron qui l’a fondée et dirigée par une autre branche de la famille.
Rothschild annoncera ses résultats annuels le 13 février. Au troisième trimestre, le chiffre d’affaires de la banque d’investissement a augmenté de 30% par rapport à la même période l’an dernier.
La CAC 40 débute mal la semaine
L’engouement qui régnait sur les marchés parisiens la semaine dernière s’est estompé aussitôt le début de séance annoncé. La Bourse de Paris a fortement chuté lors de sa première séance de la semaine, plombée par les tensions entre chinois et américains et la perspective de nouvelles hausses des taux de la banque centrale.
Les relations sino-américaines sont tendues. Les États-Unis ont abattu samedi un ballon chinois qui survolait leur territoire depuis des jours, le qualifiant de ballon « espion », ce que Pékin a démenti et assuré qu’il s’agissait d’un avion de surveillance météorologique qui avait dévié de sa trajectoire.
En conséquence, le CAC 40 a chuté de 1,34% à 7 137,10 lundi soir après une hausse de près de 2% la semaine dernière.
La semaine dernière, les banques centrales américaine (Fed) et européenne (BCE) ont déclaré s’attendre à de nouvelles hausses de taux dans les mois à venir.
En outre, le rapport sur l’emploi aux États-Unis de vendredi n’a pas été une bonne nouvelle pour les investisseurs. Les chiffres ont ôté l’espoir aux opérateurs qui envisageaient une pause concernant les hausses de taux de la Fed.
Sur le marché obligataire, ces inquiétudes se sont traduites par une forte hausse des taux des obligations souveraines. Le rendement de l’obligation américaine à 10 ans était de 3,623%, tandis que celui de l’OAT française de même échéance s’élevait à 2,743%.