La licorne française, Sorare, a trouvé un accord avec les régulateurs pour faire évoluer son offre afin que ses activités ne s’apparentent pas à des jeux d’argent. Une solution provisoire, en attendant un cadre législatif plus clair sur le Web3.
Sorare va faire évoluer son offre gratuite
Basée dans le monde du sport, la startup française Sorare, qui propose des jeux de cartes à collectionner sous forme de jetons non fongibles (NFT), a réussi à obtenir un accord avec l’Autorité nationale des jeux (ANJ). Sorare devra donc renforcer son offre de contenus gratuits et devra mettre en place diverses solutions pour protéger son audience d’ici la fin du premier trimestre 2023.
La licorne française qui propose un monde virtuel de football basé sur des jetons non fongibles (NFT) a finalement trouvé un accord avec l’Autorité nationale des jeux (ANJ).
La décision intervient après que les deux entités aient entamé un long dialogue depuis mars dernier pour déterminer le cadre dans lequel Sorare doit être réglementé. En effet, l’entreprise refuse d’être classée au sein de la catégorie des jeux d’argent parce que certains de ses contenus sont entièrement gratuits.
Pour parvenir à ce compromis, Sorare s’est engagé à faire monter en puissance son offre gratuite d’ici la fin du premier trimestre 2023. “C’est une solution à court terme qui nous satisfait”, a déclaré Nicolas Julia, propriétaire de la jeune entreprise qu’il a co-fondée, en 2018.
“Du côté de l’ANJ, il y a eu des appels pour améliorer notre service gratuit. C’est conforme à notre vision à long terme, nous avons de toute façon maintenant 90 % de joueurs gratuits”.
« La société a répondu à cette demande en proposant une solution renforçant l’accès gratuit à ces tournois », a ajouté le régulateur. Une telle évolution de l’offre de Sorare « devra être opérationnelle au plus tard le 31 mars prochain », a-t-il encore prévenu.
D’ailleurs, il y a quelques jours, Solare venait d’annoncer le lancement d’une nouvelle offre gratuite baptisée “Global Cup” dans le cadre de la Coupe du monde de football, réunissant des joueurs (virtuels) de 18 équipes nationales.
Sorare : un nouveau modèle économique
La jeune entreprise française, valorisée à 4,2 milliards d’euros, se situe au carrefour d’industries dynamiques : le “gaming”, les NFT, les cartes numériques uniques basées sur la blockchain, et les ligues sportives virtuelles, plus connues sous le terme de “fantasy sports”.
Sorare permet de vendre aux enchères les cartes uniques de chaque joueur, et c’est là que l’entreprise se rémunère en prélevant des frais. Le record est détenu par une carte unique du footballeur norvégien Erling Haaland, vendue plus de 600 000 euros.
Les joueurs ont la possibilité d’acheter des cartes puis de participer à des tournois où ils peuvent gagner des récompenses, notamment en crypto-monnaie. La combinaison d’une activité susceptible de “produire de l’espoir” et d’un “sacrifice économique” de la part du joueur constitue une activité de jeu.
De son côté, Sorare soutient que les cartes achetées par les joueurs ne peuvent être perdues, et conteste toute notion d’« enjeu » ou de « sacrifice économique ».
« C’est quelque chose d’extrêmement positif de voir qu’on a un régulateur qui sait accompagner l’innovation et qui sait reconnaître le besoin de faire évoluer les textes, qui ne sont pas nécessairement adaptés aux évolutions des usages et des technologies », a réagi Nicolas Julia, le cofondateur de l’entreprise.
Basé à Paris et à New York, Sorare revendique plus de 2 millions d’utilisateurs et 280 clubs et organisations sportives partenaires dans le monde, dont la Ligue nord-américaine de basket (NBA).
Très surveillée par les autorités britanniques, l’entreprise qui refuse d’être assimilée à un jeu d’argent et prétend avoir inventé une nouvelle activité économique est bloquée en Suisse.