La première entreprise du secteur du luxe a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de près de 80 milliards d’euros. Fort de ses performances exceptionnelles, le groupe augmente le dividende qu’il verse à ses actionnaires.
LVMH repousse les limites
LVMH repousse les limites à chaque exercice. Le groupe a annoncé jeudi un bénéfice d’exploitation record de 21,1 milliards d’euros et un chiffre d’affaires de 79,2 milliards d’euros, tous deux en hausse de 23%.
Pas plus tard qu’à la mi-janvier, le groupe de luxe français affichait une capitalisation boursière de plus de 400 milliards d’euros. Affectant la bonne santé de l’industrie dans son ensemble, notamment la réouverture de l’économie chinoise.
« La performance de 2022 illustre l’exceptionnel pouvoir d’attraction de nos Maisons et leur capacité à créer le désir au cours d’une année pourtant tendue au plan économique et géopolitique », a déclaré Bernard Arnault, PDG de LVMH dans un communiqué.
LVMH en particulier a profité des résultats de ses maisons de couture. Le géant du luxe était toujours porté par sa division phare mode et maroquinerie (Louis Vuitton, Dior, Céline, Fendi…), dont les ventes ont progressé de 25% à 38,65 milliards d’euros.
Les dirigeants ont félicité Louis Vuitton d’avoir franchi pour la première fois « 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires », tandis que Céline a franchi pour la première fois « 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires » sous Hedi Slimane.
Le joaillier new-yorkais Tiffany a également fait très bonne figure depuis le rachat record de 15,8 milliards de dollars (14,5 milliards d’euros) de LVMH en 2021, a souligné le directeur général. Son bénéfice d’exploitation a atteint « plus d’1 milliard d’euros ». A tel point que M. Arnault a juré que Tiffany « vaudrait plus du double de ce qu’elle valait en bourse » au moment de son rachat.
Il a mentionné que ses ventes en Europe, aux Etats-Unis et au Japon avaient « fortement augmenté », mais « l’Asie est restée stable sur l’année écoulée en raison de l’évolution de la situation sanitaire en Chine », a souligné le groupe.
« Nous abordons l’année 2023 avec confiance mais compte tenu des incertitudes actuelles, nous resterons vigilants et comptons (…) renforcer encore notre avance sur le marché mondial du luxe », déclare son PDG Bernard Arnault, cité dans un communiqué.
Le luxe fait du bien en bourse
LVMH, dont la valeur boursière a franchi pour la première fois la barre des 400 milliards d’euros, versera à ses actionnaires un dividende de 12 euros par action. L’année précédente celui-ci était de 10 euros.
Par ailleurs, Bernard Arnault a répondu jeudi à ses détracteurs, arguant que « les gens ne comprennent pas bien l’économie » et dénonçant l’empreinte économique et sociale du groupe en France.
Cet engouement n’est pas propre à LVMH. L’année 2022 a une nouvelle fois prouvé la résilience de l’industrie du luxe en Bourse, qui n’a cessé de fortement progresser depuis le début de l’année. Ainsi, à la mi-janvier, LVMH progressait de près de 16 %, Hermès ou L’Oréal de 14 % et Kering de 17 % après une année plus difficile.
C’est en effet le secteur du luxe, surpondéré (30%) dans le CAC 40, qui a ramené la Bourse de Paris à 7.000 points. Le 15 janvier, le CAC 40 a dépassé les 7 000 points pour la première fois depuis le 11 février 2022.
La santé des géants du luxe s’explique notamment par la réouverture de l’économie chinoise après trois ans de restrictions sanitaires parmi les plus strictes au monde – et même avant cela, la valeur boursière des produits de luxe reposait sur des résultats solides. Au cours des neuf premiers mois de 2022, elle a prouvé qu’elle pouvait bien se passer des clients chinois.
Néanmoins, la réouverture de la Chine, et potentiellement le retour des touristes chinois, représentera mécaniquement une augmentation du chiffre d’affaires des groupes de luxe en 2023.