Pour la première fois, la valorisation de LVMH franchit le seuil des 400 milliards d’euros. Ses actions ont atteint un sommet intrajournalier de plus de 800 euros mardi.
Le bon début d’année du luxe
Après avoir fait preuve de résilience en bourse en 2022, le secteur du luxe repart du bon pied en 2023, affichant une forte croissance de 14% à 17% depuis le début de l’année.
L’action du groupe LVMH, leader mondial, a augmenté de 30% au cours des six derniers mois, consolidant sa position de première capitalisation en Europe et gagnant même cinq places dans le classement mondial.
Globalement, LVMH s’est imposé comme le leader européen de la capitalisation boursière et se situe désormais au 13e rang mondial par la capitalisation boursière, loin derrière le numéro un mondial Apple et ses 2 000 milliards d’euros. Il y a tout juste un an, le groupe était classé dix-huitième mondial.
La réouverture de la Chine explique en grande partie l’intérêt des investisseurs pour le secteur, dont le profil défensif et de croissance est également un atout en cas de récession cette année.
Au passage, ce nouveau record a propulsé la famille Arnault, qui détient 47,44% des parts, via Dior Holdings, au sommet de des grandes fortunes mondiales.
Le mois dernier, le directeur général de la première entreprise mondiale de produits de luxe a pris le titre d’homme le plus riche du monde à Elon Musk, à la fois sur les listes de milliardaires de Forbes et de Bloomberg.
Bernard Arnault occupe toujours la première place des deux classements avec des dizaines de milliards de dollars d’avance sur ses poursuivants.
Pour Tesla, le cours de bourse a chuté ces derniers mois, sous l’effet d’une combinaison de facteurs négatifs (hausse des taux d’intérêt, difficultés en Chine, déclarations négatives sur Twitter).
Récemment, le groupe a décidé de baisser les prix de ses modèles pour tenter de relever les standards de volume, les livraisons étant décevantes chaque trimestre. Pourtant, les actions de Tesla ont récupéré 19 % depuis le 1er janvier.
Les chinois de retour, une bonne nouvelle pour le luxe
La poussée soudaine a été aidée par la réouverture de l’économie chinoise, même si elle semble légèrement chaotique après trois ans de restrictions sanitaires les plus strictes au monde.
Pour autant, la performance boursière des valeurs du luxe repose d’abord sur des résultats solides sur les neuf premiers mois de 2022. Ceci, au passage, suggère que ces actions peuvent bien se passer des clients chinois.
Résultat, le chiffre d’affaires de LVMH progresse de 28% à 56,5 milliards d’euros au 30 septembre 2022, malgré une année 2021 déjà brillante. La maroquinerie confirme son statut de jackpot du luxe, avec des marges indécentes. Telle est la fortune d’Hermès, dont le capital a été multiplié par sept en dix ans.
2023 s’annonce également comme une année prometteuse pour l’industrie. Le retour à la croissance de l’économie chinoise, et le retour des touristes chinois – même si cela devrait être un mouvement assez lent – est mécaniquement bon pour le chiffre d’affaires du groupe de luxe.
Mais le relais de la croissance ne vient pas seulement d’Asie. « Les catégories sociales supérieures ont encore beaucoup d’épargne, ce qui devrait limiter une éventuelle baisse de leur consommation en cas de ralentissement économique en 2023 », estime Frederik Ducrozet, responsable de la recherche macroéconomique chez Picter Wealth Management.
Le seul souci pourrait être les niveaux de valorisation élevés, qui n’ont plus rien à envier aux stars de la tech. Hermès se paie près de 50 fois ses bénéfices estimés de 2022, tandis que LVMH capitalise plus de 25 fois ses bénéfices de 2022 (le multiple moyen de l’Eurostoxx 50 était de 12).