En un an, la capitale s’est hissée en tête de liste des villes les plus recherchées pour l’immobilier. C’est quatre places de mieux qu’en 2021. Les Français et les ultra-riches ne s’arrêtent plus aux frontières de l’ouest ou du centre et visent l’excellence partout dans la capitale.
La demande s’étend à de nouveaux arrondissements
Alors que les prix de l’immobilier à Paris ont globalement baissé ces deux dernières années, les prix des biens les plus chers continuent de grimper. Et la capitale est également devenue très populaire pour les plus riches. Elle s’est hissée en tête des villes les plus recherchées selon le classement immobilier Barnes Cities Index 2023 publié par Le Parisien.
Cette tendance démontre à nouveau la disparité entre les différents marchés immobiliers qui peuvent coexister dans une même ville.
Le palmarès est basé sur les notes des villes chez les plus riches, ceux avec une valeur nette patrimoniale de plus de 30 millions de dollars (27,5 millions d’euros). Cet attrait inattendu contraste fortement avec l’atmosphère plutôt morose qui entoure actuellement la Ville Lumière et les campagnes « anti-riches » qui se multiplient en France plus généralement. « Nos clients n’en parlent pas. Cette ambiance ne les affecte pas du tout », a déclaré le vice-président de Barnes, Richard Tzipine.
Les raisons du succès de Paris : « son patrimoine, sa culture et son dynamisme économique », a précisé l’institution. Alors que la préparation pour les Jeux olympiques d’été de 2024 bat son plein, la capitale arrive en tête du classement 2022 pour la première fois devant Austin, Tokyo, Miami et Genève.
Se stabilisant en 2019 et 2020, les acquisitions supérieures à 3 M€ ont augmenté de 43 % en 2021 et de 14 % en 2022.
« Ces acquisitions ne se font plus seulement dans le 6e, 7e, 8e arrondissement ou le Marais, mais aussi dans le 10e, 19e, 20e sont les nouveaux quartiers de la mode. Le marché haut de gamme s’étend à tous les arrondissements, chacun avec ses triangles d’or ! », analyse Richard Tzipine. C’est le cas de l’inattendu 9ème arrondissement. C’est dans le quartier de Saint Georges qu’un grand appartement s’est vendu à plus de 75 000 euros le mètre carré. Le record 2022 !
La tendance va-t-elle ralentir ?
Paris peut compter sur le retour des expatriés français, mais aussi des étrangers, surtout des Américains qui bénéficient d’un taux de change favorable.
« Une nouvelle clientèle a émergé : de jeunes entrepreneurs high-tech, âgés de 35 à 40 ans, attirés par le nord de Paris, notamment Montmartre et l’est de la capitale », explique Richard Tzipine.
Mais, comme sur les marchés traditionnels, l’immobilier du luxe à Paris voit des signes de ralentissement, voire de baisse des prix.
« On s’attend à une baisse des prix de 5% à 10%. Le marché sera plus tendu », prédit Richard Tzipine. L’offre gonfle et la demande s’affaiblit en raison de la hausse des taux de crédit et des coûts de la main-d’œuvre, en particulier pour les rénovations énergétiques.
Un chiffre pour illustrer cette nouvelle donne : 48. C’est le nombre de « ventes flash » (réalisées en moins de 72 heures) que le Réseau Barnes a réalisé en 2022. Soit deux fois moins qu’en 2021 (92) !
« Les acheteurs sont plus exigeants mais aussi plus raisonnables sur les acquisitions à moins de 3 millions d’euros », confirme Thibault de Saint-Vincent, président de Barnes.
Avec la fin des mesures sanitaires dans de nombreux pays, le retour des acheteurs étrangers a entraîné une forte hausse du marché du luxe à Paris. Les acheteurs d’Europe de l’Ouest (avec le Royaume-Uni en tête, suivi des Allemands, des Belges et des Pays-Bas) et d’Amérique du Nord représentaient 63 % des acheteurs étrangers et 57 % des dépenses.