La France a vu défiler 25 Premiers ministres depuis le début de la Vème République1. Ces derniers, une fois quittés la tête du gouvernement, continuent de bénéficier de certains privilèges financiers et matériels. Mais quel est le coût réel de ces avantages pour l’État ? Voici un aperçu.
Les indemnités et allocations des anciens chefs de gouvernement
Lorsqu’un Premier ministre quitte ses fonctions, il reçoit une indemnité de départ pendant les trois premiers mois.
Elisabeth Borne, par exemple, a touché un total de 44 730 euros suite à sa démission, soit une allocation mensuelle de 14 910 euros.
Afin de bénéficier de cette indemnité, l’ancien chef de gouvernement doit remplir deux conditions : ne pas exercer d’activité rémunérée durant ces trois mois, et fournir une déclaration correcte de patrimoine et d’intérêts auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique.
Ensuite, pendant une durée maximale de dix ans ou jusqu’à l’âge de 67 ans, les anciens Premiers ministres peuvent compter sur un secrétaire particulier pour les assister dans leurs tâches administratives.
Toujours pendant cette période de dix ans, ils ont également droit à un véhicule de fonction ainsi qu’à un chauffeur. En vertu d’un décret datant de 1997, les dépenses liées au carburant sont également prises en charge par l’État.
Le coût total des avantages pour l’État français
Calculer le montant exact que l’État doit allouer chaque année à l’ensemble de ces indemnités et avantages peut s’avérer complexe. Néanmoins, il est possible d’estimer ce coût grâce aux données disponibles.
En 2019, celui-ci a été estimé à plus de 2,8 millions d’euros. Depuis lors, la facture a augmenté avec les départs successifs d’Edouard Philippe, Jean Castex et Elisabeth Borne.
Certains observateurs jugent ces avantages trop généreux et remettent en question leur pertinence. Ils critiquent notamment le fait que les indemnités soient versées alors que l’ancien Premier ministre ne s’est pas encore réinséré dans la vie professionnelle ou politique.
D’autres considèrent que ces mesures sont nécessaires pour garantir l’indépendance financière des anciens chefs de gouvernement et éviter qu’ils ne se tournent vers des activités potentiellement conflictuelles après avoir quitté leurs fonctions.
Les changements récents et propositions de réforme
Face à ces critiques, certaines mesures ont déjà été prises pour réduire les coûts liés aux avantages des anciens Premiers ministres. La principale réforme concerne la réduction de la durée maximale pendant laquelle ces bénéfices sont accordés.
Depuis 2019, les privilèges cessent dès que l’ancien chef de gouvernement atteint l’âge de 67 ans, au lieu de durer jusqu’à la fin de leur vie.
Malgré cela, les avantages dont bénéficient les anciens Premiers ministres français pèsent sur le budget de l’État.
Sécurité financière ou générosité excessive, chacun se fera sa propre opinion sur la question. Quoi qu’il en soit, les autorités françaises devraient œuvrer à plus de transparence sur ce sujet.
1 https://www.gouvernement.fr/les-anciens-premiers-et-premieres-ministres-de-la-ve-republique
La France devrait revoir à la baisse les privilèges des politiques. Pour réduire le déficit français, il ne faut pas se contenter de faire des économies sur le dos des autres classes sociales, ou de raboter les budgets des ministères, mais abolir les privilèges faits aux politiques, se calquer sur ce que fait les autres pays européens