Les principaux producteurs d’or noir ont annoncé conjointement leur intention de réduire leur production afin de “soutenir” le marché pétrolier. La nouvelle a immédiatement fait grimper les prix du pétrole ce lundi matin.
Une action conjointe pour réduire la production de pétrole
C’est une très mauvaise nouvelle pour les perspectives d’inflation, les banques centrales et les marchés. Alors que les marchés avaient repris leur marche avant la semaine dernière, cette annonce qui a été faite hier pourrait tout chambouler.
Le dimanche 2 avril, les pays de l’OPEP+, y compris les membres de l’OPEP et leurs alliés menés par la Russie, ont pris tout le monde par surprise en annonçant des réductions de production dans plusieurs communiqués de presse simultanés.
“ Il s’agit d’une « mesure de précaution visant à soutenir la stabilité du marché pétrolier », a indiqué un haut responsable du ministère saoudien de l’Energie”, selon l’agence de presse officielle saoudienne SPA.
Si vous vous demandez quelles conséquences cela peut avoir, ne vous inquiétez pas, elles vont rapidement se faire sentir.
Les prix bondissent directement
Les prix du pétrole ont bondi lundi 3 avril, après que ces grands exportateurs aient annoncé de manière inattendue des réductions de production, une « mesure de précaution » pour stabiliser le marché.
Le prix du baril augmente à l’ouverture
La nouvelle a eu un impact immédiat sur les marchés : lundi matin en Asie, le brut américain WTI a augmenté de 5,74 % à 80,01 dollars le baril, tandis que le Brent de la mer du Nord a augmenté de 5,67 % à 84,42 dollars le baril.
Des mesures de précautions pour stabiliser le marché
L’Irak, l’Algérie, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït ont annoncé dimanche des réductions de la production de pétrole, les majors pétrolières du Golfe citant des « mesures de précaution » visant à stabiliser les marchés.
La répartition de ces réductions
Riyad, Abou Dhabi et le Koweït réduisent leur production de 772 000 barils par jour de mai à la fin de l’année, ont déclaré les trois pays du Golfe dans leurs communiqués de presse respectifs.
L’Irak, l’un des principaux producteurs de pétrole, a annoncé dimanche qu’il réduirait sa production de 211 000 bpj à partir du 1er mai. De son côté, Alger se coordonne avec certains membres de l’OPEP et non-OPEP pour une « réduction volontaire de la production de 48 000 barils par jour de mai jusqu’à fin 2023 », selon un communiqué du ministère algérien de l’Energie. Affaires étrangères Energie, repris par l’agence locale APS.
Selon les informations fournies, les réductions se répartissent comme ceci :
- Arabie saoudite : 500 000 bpj en moins ;
- Irak : 211 000 bpj en moins ;
- Emirats arabes unis : 144 000 bpj en moins ;
- Koweït : 128 000 bpj en moins ;
- Algérie : 48 000 bpj en moins ;
- Oman : 40 000 bpj en moins ;
A partir du mois de mai
La réduction de la production d’environ 1 million de barils par jour commencera en mai et durera jusqu’à la fin de 2023.
Ces annonces ont été faites alors que doit se tenir lundi une réunion par visioconférence du comité ministériel conjoint de suivi (JMMC), un panel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (OPEP+).
Une décision politique
En février, les membres de la JMMC ont « réaffirmé leur engagement » à mettre en œuvre l’accord conclu en octobre pour réduire la production de 2 millions de barils par jour afin de soutenir les prix. Il s’agit de la plus forte baisse depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Cette nouvelle baisse de la production vient s’ajouter à une décision prise en octobre, malgré les appels des États-Unis à augmenter les volumes de bpj, sur fond de flambée de l’inflation, alors que la Chine, nation la plus avide d’or, rouvre son économie en pandémie de covid-19.
La déclaration faite en octobre a été considérée comme un camouflet par Washington, qui craint une flambée des prix du carburant dans un contexte d’inflation élevée.