Après avoir goûté à la blockchain et profité de la commodité du Metaverse, AXA a décidé de se mettre à niveau. La compagnie d’assurance vient d’ajouter la pièce manquante à son puzzle : les crypto-monnaies et l’autorisation d’exploiter légalement cette opportunité sur le sol français.
Axa régularise sa situation
Le 7 mars, Axa Investment Managers, filiale d’Axa spécialisée dans la gestion d’investissements, s’est enregistrée en tant que Prestataire de services sur actifs numériques (PSAN).
« La branche d’investissement de la compagnie d’assurance AXA est désormais enregistrée en France en tant que fournisseur de cryptomonnaies. »
Grâce à l’enregistrement obtenu auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Axa Investment Managers pourra proposer des services de conservation, d’achat et de vente, ainsi que d’échange d’actifs numériques.
L’assureur bénéficie désormais d’un enregistrement qui peut être obtenu jusqu’au mois de juillet avant la mise en place d’un régime « durci », sans oublier l’arrivée d’une nouvelle directive européenne baptisée MiCa (Markets in Cryptoassets) qui doit entrer en vigueur en 2024.
Parallèlement, Axa IM pose les bases d’une véritable activité de gestion d’actifs cryptographiques.
La compagnie d’assurances, à travers ses filiales, est l’une des institutions les plus actives dans ce domaine en France.
Plusieurs milliards de fonds disponibles
L’entrée d’Axa dans l’industrie n’est pas anodine : le groupe français qui s’internationalise génère un chiffre d’affaires de plusieurs dizaines de milliards d’euros par an.
Pas en reste, sa filiale AXA Investment Managers se développe également à l’international.
Cette dernière gère en effet plus de 827 milliards d’euros d’actifs, avec des fonds de clients institutionnels et de particuliers.
Fin 2021, Axa a même mené sa première expérimentation sur le marché obligataire avec la Société Générale, entièrement sur la blockchain : une obligation de 3 millions d’euros de la Banque Européenne d’Investissement a été tokenisée et échangée.
Là, Axa IM semble vraiment prendre les devants pour servir les particuliers avec ce déménagement en intégrant pleinement les crypto-monnaies dans leurs solutions de gestion de patrimoine.
Parallèlement, AXA IM pourra maintenant fièrement passer les « contrôles de gouvernance et de lutte contre le blanchiment d’argent prescrits par la loi française ».
Plus besoin de se soucier d’éventuelles interruptions de service en France ou de s’inquiéter de la nouvelle réglementation européenne MiCA qui devrait entrer en vigueur dans les mois à venir.
Un intérêt relativement ancien pour le secteur
Cependant, l’intérêt du Groupe AXA pour l’espace des crypto-monnaies et de la blockchain n’est pas nouveau.
En avril 2021, sa filiale AXA Suisse a annoncé qu’elle accepterait le Bitcoin (BTC) comme moyen de paiement pour ses services dans le cadre d’un partenariat avec Bitcoin Suisse.
Un responsable de la filiale avait alors évoqué plus tard « la demande croissante des clients pour ce mode de paiement alternatif ».
De même, en février 2022, AXA France s’est offert une incursion dans le métaverse de The Sandbox (SAND), justifiant cette démarche audacieuse par sa « responsabilité de participer aux avancées technologiques majeures pour imaginer l’assurance du futur ».
Une nouvelle preuve d’attractivité pour le secteur
L’enregistrement d’AXAI IM en tant que PSAN est une bonne nouvelle pour l’industrie.
Cela constitue une preuve de crédibilité pour l’ensemble du marché de la crypto-monnaie, ce qui peut aider à lever les obstacles auxquels les PSAN sont confrontés.
Si le ministre indien des Finances avait appelé à une réglementation spécifique des crypto-monnaies pour les pays du G20, la Banque centrale de l’Inde (BRI) a plaidé pour une « régulation mondiale », voire une interdiction, des monnaies virtuelles.
Pour l’UE, la priorité se résume à l’obtention de licences et de garanties pour émettre et vendre des jetons numériques sur son territoire d’ici janvier 2024.
