La plateforme Crypto.com (CRO) vient d’installer officiellement son siège européen à Paris. Enregistré en tant que PSAN auprès de l’AMF, Crypto.com fait suite à la campagne lancée par Binance et prévoit même d’investir 150 millions d’euros pour soutenir l’implantation de son entreprise.
Qui sera l’exchange numéro 1 en Europe ?
La bataille pour gagner le marché européen des échanges de crypto-monnaie est en cours. Malgré une concurrence intense entre les mastodontes de l’industrie tels que FTX et Coinbase aux États-Unis ou Binance en Chine, la plateforme d’échange de jetons numériques Crypto.com a choisi la France comme base de sa nouvelle conquête.
L’entreprise singapourienne a annoncé mercredi qu’elle allait investir 150 millions d’euros, notamment pour accompagner son « développement commercial » et l’implantation de son siège européen à Paris.
L’annonce intervient quelques jours seulement après que la société a obtenu un enregistrement auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour pouvoir exercer en France. Depuis la loi Pacte de 2019, une procédure est nécessaire pour obtenir un statut « PSAN » (Digital Asset Service Provider) pour les entreprises traitant des crypto-monnaies.
“Notre approbation réglementaire était la première étape importante de notre voyage en France, et nous sommes impatients de continuer à nous engager avec les parties prenantes de l’ensemble des secteurs pour accompagner la nouvelle économie numérique en France et fournir aux clients une expérience cryptographique de premier ordre », a déclaré Eric Anziani, COO de Crypto.com.
La bourse basée à Singapour a été fondée en 2016 et compte plus de 50 millions de clients. Pour rappel, fin septembre, Crypto.com a reçu l’enregistrement AMF pour trois services différents : conservation d’actifs numériques, achat / vente d’actifs numériques contre monnaie ayant cours légal et échange d’actifs numériques contre d’autres actifs numériques. La société est enregistrée en tant que PSAN en France sous le nom de Foris Dax, filiale de Crypto.com à Malte.
Notez également qu’avec ce statut et la réglementation MiCA qui devrait être mise en application en 2024, Crypto.com disposera de passeports européens pour proposer ses services à tous les résidents de l’UE.
Cette arrivée de Crypto.com à Paris pourrait venir inquiéter un autre géant, Binance, qui a misé sur la France il y a quelques mois.
Préparer l’après bear market
A l’instar du patron de la plateforme concurrente Binance, dont la certification AMF a fait de la France une « base majeure » en Europe, le leader de Crypto.com a mis en avant les actions mises en place par les autorités françaises dans la régulation des cryptomonnaies pour justifier l’investissement.
« Le président Emmanuel Macron et son gouvernement soutiennent fortement le Web3 », une nouvelle ère d’Internet dans laquelle les cryptomonnaies tiennent une place importante, comme en témoigne en septembre dernier le ministre du numérique Jean-Noël Barrot, à la convention sur les cryptomonnaies.
En effet, pour ces plateformes, il s’agit avant tout de conquérir rapidement de nouvelles parts de marché. Après « l’hiver crypto » marqué par la chute des prix de ces actifs en avril dernier, un mouvement de consolidation s’opère dans l’industrie, éliminant les plateformes aux assises financières les plus fragiles.
Un choix stratégique qui découle donc de la volonté de conquérir le marché européen et de s’attaquer à l’un de ses plus grands concurrents : Binance.
La plateforme d’échange, qui revendique 120 millions de clients, a ouvert en avril dernier un espace web 3 à Station F pour accompagner les startups de l’écosystème. Il s’agit de l’une des premières implémentations de l’initiative « Objectif Lune » de Binance.
Le programme a investi une enveloppe de 100 millions d’euros pour le développement des écosystèmes blockchain et des crypto-monnaies en France. Un mois plus tard, la société a reçu le prestigieux statut PSAN de l’AMF.