La BCE vient de manquer une occasion de se taire. Alors qu’elle publiait un rapport anti-Bitcoin complètement erroné le matin, l’après-midi, notre chère Banque Centrale Européenne, annonçait une perte de 1,3 milliard d’euros en 2023.
Bitcoin critiqué par la BCE pour son manque d’adoption en tant que moyen de paiement
Dans un article récent, deux membres de la Banque centrale européenne (BCE) ont exprimé leurs préoccupations sur l’adoption et les risques liés au bitcoin.
Ulrich Bindseil et Jürgen Schaaf, respectivement directeur des infrastructures de marché et des paiements, et conseiller à la banque centrale – remettent en question la valeur intrinsèque du leader du marché des cryptomonnaies. La principale critique concerne le manque d’utilité du bitcoin comme moyen de paiement.
Selon cet article, malgré son existence depuis plus de 15 ans, le bitcoin est peu utilisé comme moyen de paiement.
Les transactions en bitcoin resteraient lentes, coûteuses et pratiquement inutilisées en dehors du darknet, dans le cadre d’activités criminelles. Toutefois, plusieurs experts en bitcoins soulignent certaines incohérences dans ces arguments.
Bitcoin : réelle adoption ou fausse promesse ?
Alors que la BCE affirme que le bitcoin est peu utilisé pour les paiements, en réalité, l’adoption augmente progressivement.
En septembre 2021, le Salvador est devenu le premier pays à adopter le bitcoin comme monnaie légale, facilitant ainsi les paiements locaux. Début 2024, selon le site spécialisé « BTC Map », plus de 10 000 commerçants dans le monde acceptaient le bitcoin.
La BCE omet de mentionner que l’utilisation des cartes de paiement en cryptomonnaies, qui permettent de payer pour n’importe quel service avec du bitcoin ou d’autres cryptos, est également en hausse en France et à l’international.
Activités criminelles en bitcoin : une réalité à nuancer
La BCE évoque également l’augmentation des activités illicites financées par bitcoin, se basant sur un rapport de Chainalysis. Néanmoins, certains points importants sont mal interprétés ou omis :
Selon ce même rapport de Chainalysis, seulement 0,24 % de toutes les transactions en cryptomonnaie en 2022 étaient associées à des activités illégales. Il faut donc relativiser l’utilisation des cryptomonnaies, dont le bitcoin, dans ce type d’actions.
Bitcoin repose sur une blockchain publique accessible à tous, ce qui rend ces transactions potentiellement traçables.
En conséquence, de moins en moins de criminels utilisent cette monnaie numérique car elle expose davantage leurs actions aux enquêteurs, contrairement aux dollars qui est utilisé depuis des décennies pour toutes les transactions illégales possibles.
Régulation et perspectives d’avenir
La BCE considère que les projets de régulation des cryptomonnaies comme MiCa, qui entrera en vigueur en Europe cette année, ne vont pas assez loin.
D’un côté, les utilisateurs de bitcoin sont partiellement anonymes car leur identité est souvent cachée derrière des codes uniques.
L’expert en bitcoin Renaud Lifchitz souligne qu’il est possible d’identifier les personnes qui acceptent ou rejettent les modifications du code bitcoin (minage) et donc possèdent une certaine responsabilité dans la tenue du réseau.