Le 8 septembre, la BCE a envoyé un message fort en accélérant le resserrement de sa politique monétaire. Le conseil des gouverneurs de l’institut monétaire a décidé de relever les taux directeurs de 75 points pour la première fois depuis l’existence de la BCE. Cela est dû aux records d’inflation.
Une première dans l’histoire de l’euro
Le 8 septembre 2022, la Banque centrale européenne a signé un engagement fort envers sa politique monétaire en relevant ses taux de 75 points de base. C’est la première fois que la BCE augmente ses taux de cette façon depuis 1999, à l’exception d’un ajustement technique, et marque ainsi une accélération significative de son resserrement. La décision a été prise par le conseil des gouverneurs de la banque, qui équivaut à un conseil de direction pour les instituts monétaires.
En juillet, les taux des dépôts bancaires à la Banque centrale européenne sont passés de −0,5 % à 0 % signant la fin des taux négatifs. Les deux autres taux directeurs sont appliqués aux banques effectuant des opérations de refinancement à court terme. L’un cible les opérations de refinancement à long terme et l’autre vise les facilités de prêt marginal journalier. Les deux ont augmenté en juillet, le premier est passé à 1,25% et le second à 1,5%. Ces hausses visaient à favoriser l’épargne et à réduire les dépenses, afin de diminuer la pression sur les prix.
Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, a mis en garde contre une éventuelle récession en 2023 lors d’une conférence de presse. Selon Lagarde, cette possibilité découle d’un scénario pessimiste contenu dans les prévisions de la BCE. Ce scénario anticipe une “coupure totale” de l’approvisionnement en gaz russe, qui conduirait à une récession en 2023. Lagarde a mentionné que nous y sommes “presque” en raison de la fermeture de Nord Stream, un gazoduc entre la Russie et l’Allemagne.
La BCE avait déjà augmenté ses taux d’intérêt en juillet de 50 points de base surprenant les investisseurs qui s’attendaient à une hausse de 0,25%. Depuis plus de 10 ans, de l’argent bon marché a été fourni pour stimuler l’économie. Par conséquent, la promesse a été faite d’augmenter les taux d’intérêt en septembre pour faire diminuer les pressions inflationnistes.
De l’inflation jusqu’en 2024 ?
La BCE ayant ciblé une hausse des prix de 2% sur un an, pour l’instant celle-ci est de 9,1% en août. Il s’agit d’un record qui a entraîné de nouvelles tensions sur les prix de l’énergie suite à l’arrêt par la Russie de toutes les livraisons de gaz vers l’Europe. Cela laisse présager une inflation à deux chiffres à l’automne, la baisse des prix espérée sera retardée comme le montre les nouvelles prévisions d’inflation publiées jeudi qui prévoient des augmentations significatives jusqu’en 2024.
Selon la BCE, la croissance chutera considérablement en 2023. L’agrégat, selon la BCE, devrait monter à 8,1 % en 2022, avant de ralentir à 5,5 % en 2023 et à 2,3 % en 2024. La croissance du PIB est, elle, encore attendue à 3,1 % cette année, avant de plonger à 0,9 % en 2023, bien moins que prévu dans la dernière série de projections publiées en juin.
La faiblesse de l’euro en dessous de 0,99 $ lundi a peut-être servi d’argument à l’appui de cette hausse de taux. Un euro faible augmente le coût des biens importés, ce qui peut provoquer de l’inflation.
Jerome Powell est le président de la Federal Reserve Bank des États-Unis a indiqué le 21 septembre que la Fed augmenterait probablement les taux d’intérêt de 75 points de base également. A cause des inquiétudes concernant l’inflation, des inquiétudes qui ont conduit Powell à affirmer que la Fed devait agir fermement contre les hausses de prix.
Il a poursuivi en déclarant qu’éviter des coûts sociaux élevés obligerait la Fed à établir une longue période de prix stables. À la fin des années 1970 et au début des années 1980, de telles mesures ont été prises pour réduire l’inflation et réduire les dépenses que les familles devaient assumer en raison de la hausse des prix. Dans les années 1970 et au début des années 1980, les États-Unis ont vu leurs prix augmenter de près de 15 % en un an. Cette période de forte inflation s’est poursuivie pendant plusieurs années.