La Banque de France a indiqué que les taux d’intérêts des crédits immobiliers ont terminé le mois de septembre à 1,72 %. Cette accélération des taux semble s’accroître par rapport aux mois précédents. Le nouveau taux d’usure devrait encore accélérer le changement.
Les taux dépassent désormais les 2%
Les emprunteurs qui avaient du mal à obtenir un crédit en raison d’un taux d’usure trop contraignant, doivent désormais faire face à une accélération de la hausse des taux. Les banques ont augmenté la difficulté d’obtention d’un prêt en augmentant les barèmes des taux applicables. Il est quasiment impossible d’obtenir un prêt à un taux inférieur à 2% sur 20 ans ou plus.
Selon les données fournies par Vousfinancer, les taux moyens des prêts récents sont respectivement de 1,7%, 1,9% et 2,1% sur 15, 20 et 25 ans. En septembre, peu d’institutions financières avaient proposé de nouveaux barèmes de taux de prêt. Cependant, en octobre, de nombreuses institutions ont publié de nouveaux barèmes de taux qui montrent des augmentations de taux comprises entre 0,15 et 0,4 %.
“Comme on pouvait s’y attendre, dans le sillage de la remontée des taux d’usure, les banques ont remonté significativement leurs taux de crédit jusqu’à 0,40 point même pour l’une d’entre elles !”, souligne dans un communiqué Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer.
Le courtier a annoncé qu’en octobre 2021 les mêmes taux étaient à 0,95 %, 1,1 % ou 1,35 % par an. Plus d’un an plus tard, les taux moyens ont presque doublé. Cette augmentation extrême des taux a été constatée sur une courte période.
La Banque de France considère que les récentes hausses de taux sont graduelles avec un niveau au mois d’août relativement proche de celui de juin 2018 à environ 1,58%. L’accélération des hausses tarifaires s’est principalement produite entre fin août et début septembre.
Il semble donc que nous assistions à la fin d’une longue période de taux faible. Depuis 2019, et jusqu’en juillet de cette année, les taux d’intérêts étaient restés sous la barre des 1,5% en moyenne.
La hausse de taux dûe au changement de politique monétaire
En raison du changement de politique monétaire de la BCE, des taux plus élevés doivent être appliqués. Cela est dû au fait que la BCE a arrêté son programme de prêts exceptionnellement généreux en place depuis 2015. Une autre raison pour laquelle des taux plus élevés doivent être adoptés est que la BCE tente de lutter contre l’inflation qui atteint des niveaux records.
Si les taux semblent augmenter relativement lentement en France, c’est parce que les banques françaises accordent des prêts à taux fixe. Cela signifie que les paiements mensuels effectués par les emprunteurs ne changent jamais. De ce fait, les variations de taux ne s’appliquent que sur les nouveaux emprunteurs, ce qui atténue l’envergure du mouvement.
Le taux d’usure est le taux maximum auquel une banque peut prêter de l’argent. Le calcul du taux d’usure nécessite de considérer le taux moyen des prêts accordés au cours des trois derniers mois. Celui-ci est ensuite augmenté d’un tiers. Avant le octobre, il était à 2,6% ce qui limitait la hausse de taux, au 1er octobre il est passé à 3%.
De plus, les prix de l’immobilier en France n’ont pas baissé. Le dernier rapport de MeilleursAgents, révèle que les prix moyens de l’immobilier en France ont augmenté de 0,3 % sur un mois et de 4,6 % depuis janvier. C’est notamment le cas dans les 10 plus grandes villes françaises ; cependant, certaines métropoles françaises – comme Paris – ont vu les prix s’établir à un prix inférieur à la moyenne.
Les apports pour acheter un bien immobilier ne cessent d’augmenter à mesure que le système en réclame toujours plus. Un apport de 62 176 euros en moyenne a été relevé en septembre par Finance Conseil, le courtier en crédit immobilier. Par rapport au premier semestre, une baisse de -7% s’est produite mais l’augmentation a doublé sur un an où 29 405 euros étaient nécessaires l’an dernier à la même époque.