L’ONG Financial Watch prévient que les actifs liés aux énergies fossiles représentent encore 1,5% du total des actifs des institutions bancaires. Les banques françaises sont confrontées à des risques associés à ces actifs fossiles d’une valeur d’environ 142 milliards de dollars, bien au-dessus de la moyenne européenne.
L’accord climat impossible à tenir ?
Les banques sont-elles prêtes à atteindre l’objectif de l’accord de Paris sur le climat d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ? Pour cela, elles vont devoir accélérer leurs efforts, selon une étude publiée mardi par l’ONG Financial Watch.
En fait, selon le rapport de l’ONG, les 60 plus grandes banques du monde sont toujours exposées à 1 350 milliard de dollars d’actifs liés aux combustibles fossiles. Cela représente près de 1,5 % du total des actifs de ces institutions.
L’ONG a souligné que les banques françaises sont “exposées à des risques liés à des actifs fossiles d’une valeur d’environ 142 milliards de dollars”. L’étude a porté sur les actifs de BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, BPCE/Natixis, Crédit Mutuel et La Banque Postale, notant que ces actifs liés aux énergies fossiles représentaient 1,31% du total des actifs de ces banques.
C’est légèrement inférieur à la moyenne bancaire mondiale (1,47 %), mais nettement supérieur à la moyenne européenne (1,05 %) et presque le double de la moyenne allemande (0,74 %).
Malgré le dialogue en cours, banques et ONG se sont souvent affrontées sur les questions climatiques, les premières louant leurs progrès et les secondes dénonçant le « greenwashing » et la poursuite du financement des énergies fossiles.
Malgré le dialogue en cours, banques et ONG se sont souvent affrontées sur les questions climatiques, les premières louant leurs progrès et les secondes dénonçant le « greenwashing » et la poursuite du financement des énergies fossiles. Selon l’Agence internationale de l’énergie, d’ici 2100, il n’y aura pas de nouveaux projets pétroliers et gaziers à +1,5 degrés par rapport à la période préindustrielle.
Le rapport de 2021, justifie l’ONG, a « un périmètre beaucoup plus large, avec les transports et même les services, il est en ligne avec nos propositions et vise à cibler les actifs, qui seront très certainement bloqués dans les scénarios de neutralité carbone ».
Anticiper les scénarios catastrophes
Mi-septembre, le président de la Banque mondiale David Malpass a été accusé d’être « insensible au climat » par des ONG spécialisées dans la lutte contre le réchauffement climatique après avoir refusé de répondre aux questions sur les énergies fossiles. L’ancien vice-président Al Gore a également fait l’objet de critiques après avoir affirmé qu’il ne pouvait pas améliorer le financement des projets climatiques dans les pays en développement.
La Réserve fédérale a annoncé la semaine dernière que six des plus grandes banques américaines participeront à un projet pilote de scénarios climatiques en 2023. Bank of America, Citigroup, Goldman Sachs, JPMorgan, Morgan Stanley et Wells Fargo se soumettront la campagne qui, selon la Fed, n’aura aucun impact sur les activités des banques.
L’exercice marquera le coup d’envoi des efforts de la Fed pour évaluer le niveau et la gestion des risques pour les banques liés au changement climatique. Les impacts potentiels du changement climatique, notamment l’élévation du niveau de la mer, l’aggravation des inondations et des incendies et les politiques gouvernementales de transition vers des industries à forte intensité de carbone, pourraient détruire des billions de dollars d’actifs dans le monde.
Ainsi, la Fed souhaite tester la solidité des grandes banques face à une hypothétique récession, et les résultats renseignent directement sur le montant de capital que chaque entreprise doit détenir. Elle fournira des “histoires de scénarios climatiques” que les banques utiliseront pour analyser l’impact sur leurs portefeuilles et leurs stratégies commerciales.