En plus du DPE, les propriétaires de certaines habitations et maisons individuelles devront réaliser à leurs frais des audits énergétiques à partir de septembre. Publié au Journal Officiel le 4 mai 2022 : le décret réglementant la vente des maisons considérées comme passoires énergétiques entrera en vigueur le 1er septembre 2022.
Un audit complémentaire obligatoire à partir du 1er septembre
Les propriétaires de maisons énergivores voient l’étau se resserrer. Un décret et un arrêté publiés au Journal officiel du jeudi 5 mai ont confirmé le calendrier annoncé par le gouvernement en fin d’année dernière et entériné l’entrée en vigueur des audits énergétiques obligatoires pour les logements particulièrement énergivores.
Tout d’abord, gardez à l’esprit que toute vente immobilière doit fournir un diagnostic de performance énergétique (DPE), qui renseigne sur la consommation du logement et les émissions de gaz à effet de serre. Cependant, lorsque ce diagnostic fait apparaître une mauvaise performance énergétique d’un bien à vendre, son vendeur devra procéder à un audit énergétique complémentaire.
Conformément au nouveau décret n°2022-780 du 4 mai 2022 relatif aux audits énergétiques, la date du 1er septembre 2022, sauf pour le diagnostic de performance énergétique (DPE), est réservée à la réalisation obligatoire des audits énergétiques pour la vente de maisons spéciales énergivores (classées F ou G selon DPE). A partir du 1er janvier 2025, les logements de classe E seront également concernés, et à partir du 1er janvier 2034, les logements de classe D seront également concernés.
Ainsi, avec le changement de nomenclature des Diagnostics de Performance Énergétique (DPE), la chasse aux passoires thermiques s’est véritablement lancée avec l’identification des habitations énergivores qui fait désormais la part belle aux caractéristiques d’un bien plutôt qu’à ses factures énergétiques.
Le deuxième volet consiste à encourager les particuliers à rénover leur logement. Cela implique la sortie progressive des immeubles locatifs des classifications E à G d’ici 2034. Pour les maisons individuelles ou les immeubles non soumis au régime des appartements, cela implique également l’obligation de réaliser un audit énergétique afin que l’acquéreur soit conscient des travaux qu’il doit entreprendre pour améliorer les performances énergétiques de son futur logement. Il s’agit d’un document potentiellement explosif pour les vendeurs. En effet, les acheteurs pourraient demander de fortes remises.
Des audit biaisés dans les premiers temps ?
Le décret devait initialement entrer en vigueur le 1er janvier 2022, mais le gouvernement a repoussé cette date pour mieux se préparer en décembre 2021. Mais le report au 1er septembre 2022 n’a pas encore satisfait la filière des agents diagnostiqueurs.
La Fédération des diagnostiqueurs immobiliers, créée en février 2022, a formellement demandé au gouvernement le 3 mars 2022 de reporter l’audit énergétique au 1er janvier 2023, “pour que toutes les sociétés de diagnostic immobilier soient prêtes à le faire”, précise-t-elle clairement.
Le lendemain de la publication du décret, le 5 mai, Sidiane a réitéré la demande via un communiqué de presse, affirmant que la publication du décret était « uniquement motivée par le calendrier électoral et ne tenait pas compte des préoccupations de l’organisation ».
Selon Sidiane, “la mise en place d’audits énergétiques obligatoires est loin d’être mise en place”. “Le gouvernement introduit unilatéralement une réglementation et un outil qui n’est pas encore finalisé, peu fiable, et l’industrie ne peut pas s’y préparer correctement. En d’autres termes, les premiers audits énergétiques livrés aux clients finaux seront réalisés par des professionnels qui sont encore en formation, du personnel non certifié”, s’inquiète le groupe.
Cet audit complémentaire est plus complet que le DPE et comprend une analyse plus détaillée des caractéristiques et des performances d’un logement, notamment en ce qui concerne ses conditions d’air et de ventilation, et identifie ses lacunes, telles que les déperditions thermiques.
Plus important encore, il propose des travaux pour combler ces lacunes. Par conséquent, en plus de fournir des informations précises sur la consommation annuelle d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre, l’audit pourra proposer deux options de rénovation.