Les arnaques à l’épargne se sont multipliées ces derniers mois, notamment sur Internet. Un retraité a payé les frais en transférant 500 000 € à une fausse banque en ligne, devenue inaccessible depuis. L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution a créé une liste noire des sites Internet non autorisés à proposer des investissements.
Un rendement proposé à 3,30%
Dans un reportage récemment diffusé sur TF1 à 20h, une femme de 83 ans raconte avoir été victime d’une arnaque en ligne qui lui a coûté 500 000 €. En se connectant, l’octogénaire découvre le site d’une banque néerlandaise qui a des bureaux en France et propose des comptes d’épargne à des taux attractifs.
Après avoir vendu l’appartement familial, elle décide d’y investir 500 000 euros. Mais quelques jours après le transfert, il n’y avait “plus de réponses aux appels et plus d’accès à l’espace client”, a expliqué notre confrère, qui a appris plus tard qu’il avait été victime d’une arnaque.
“Dans le contexte actuel, il est improbable qu’une vraie banque propose des livrets d’épargne garantis et sans risque avec une rémunération de 3% ou plus”, souligne l’ACPR.
Cette dernière a décidé de porter plainte auprès de sa propre banque, qui n’a pas vérifié l’authenticité de l’entreprise avant de valider le virement de 500 000 €.
La Banque de France met en garde contre ces arnaques à l’épargne sur son site internet. “Un livret d’épargne avec des taux d’intérêt imbattables ? Des rendements bien supérieurs à ce que proposent habituellement les banques ? Aucun risque ? Et toujours disponible ? Attention aux promesses trop belles pour être vraies !”, conseille ainsi l’agence. “C’est très bien fait”, a cependant expliqué à TF1 Guy Grandgirard, président de l’Association française des consommateurs (ADC). “Vous rencontrez un expert qui est capable de vous parler pendant des heures des produits qu’il vend”, a poursuivi l’expert.
Les arnaques sont nombreuses sur internet, entre fausses banques, fausses sociétés de gestion immobilière, fausses sociétés d’investissement dans le vin ou le container… “D’habitude, explique TF1, le site est bien fait et les interlocuteurs contactés sont de vrais experts dans le domaine concerné, tout a l’air ordinaire. Sauf que c’est une arnaque.”
Les victimes de ces escroqueries sont invitées par la Banque de France à alerter rapidement leur établissement bancaire pour demander un rappel de fonds avant de porter plainte.
Une liste noire et des signalements
L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) met régulièrement à jour sa liste noire de sites ou d’entités non autorisées à proposer des investissements. En cas de pertes, la Banque de France conseille de rappeler à son propre établissement bancaire de rappeler les fonds versés.
Vous devez vérifier encore et encore, même si le nom et l’emplacement de l’agence semblent légitimes. L’an dernier, 40 % des entités mises sur liste noire ont fait des offres en se faisant passer pour des institutions financières ou des intermédiaires autorisés à commercialiser de tels produits.
Des services en ligne comme France Verif permettent de vérifier en un clic que le site que vous visitez est bien légitime et qu’il n’y a pas détournement de marques.
Il est important de conserver tous les échanges avec les escrocs afin qu’ils puissent être utilisés en cas de poursuites judiciaires. Il est également important de porter plainte rapidement auprès de la police ou de la gendarmerie. Un agent INFO ESCROQUERIES est également joignable au 0805 805 817 (service et téléphone gratuits disponibles de 9h à 18h30, du lundi au vendredi).
En cas de doute, pour alerter les autorités, des indicateurs doivent vous rappeler : « Vous ne connaissez pas la personne que vous contactez, on vous promet un retour très élevé et sans risque, vous devez prendre une décision rapide, (sinon) vous devez virer l’argent à un RIB à l’étranger.”
S’il y a plus d’escroqueries, il y a cependant moins de signalements de la part des consommateurs. “Quand on nous signale des problèmes, notamment des problèmes d’agrément, nous allons sur le site en question. Si nous constatons une ambiguïté, nous le signalons à l’ACPR et intervenons auprès de l’agence”, explique Thierry Dissaux au FGDR.