La Bourse de Paris devrait poursuivre sa chute alors que Jerome Powell se dit prêt à relever les taux d’intérêt de plus de 25 points de base en mai. Les marchés ont également continué à se concentrer sur l’évolution du conflit en Ukraine.
Incertitude en ce début de semaine
Face à la détermination de la Fed à lutter contre l’inflation et à la perspective d’un non-apaisement en Ukraine, la Bourse de Paris se prépare à de nouvelles pertes. Les prix du pétrole brut ont continué d’augmenter dans un contexte d’inquiétudes concernant un embargo européen sur le pétrole russe.
Jerome Powell a déclaré lundi soir que la Fed n’hésiterait pas à relever ses taux de plus de 25 points de base si nécessaire. S’exprimant lors d’une conférence organisée par la National Association for Business Economics (NABE), le président de la Fed a déclaré que la banque centrale ferait tout ce qui est en son pouvoir pour lutter contre l’inflation, ouvrant la voie à une hausse de 50 points de base du taux des fonds fédéraux en mai, mais aussi pour d’autres hausses de même ampleur. La semaine dernière, la Fed a relevé le taux des fonds fédéraux de 25 points de base pour la première fois depuis 2018.
La Bourse de New York a ouvert lundi sous une forme indécise, luttant pour trouver une direction claire alors que l’incertitude faisait grimper les prix du pétrole alors que la situation en Ukraine se poursuivait et que les Occidentaux se préparaient à une nouvelle série de sanctions contre Moscou.
Alors que Wall Street a limité les pertes à la clôture lundi, le rendement de l’obligation américaine à 10 ans a atteint un sommet de près de trois ans de 2,3453 % ce matin, tandis que le marché évalue désormais une probabilité de 65 % d’une hausse de 50 points de base des taux directeurs.
Le conflit en Ukraine dure maintenant depuis près d’un mois sans aucun signe d’apaisement, les troupes russes continuent de bombarder et Kiev rejetant un ultimatum russe de déposer les armes dans la ville portuaire assiégée de Marioupol.
La prolongation de la guerre continue de peser sur le moral des investisseurs, alimentant les inquiétudes sur les pénuries de matières premières, d’autant que les Européens pourraient envisager des sanctions sur le pétrole russe. Pendant ce temps, les installations pétrolières saoudiennes ont été ciblées par les milices Houthi armées par l’Iran. Le baril de Brent de la mer du Nord a augmenté de 2,5 % à 118,47 $.
Les pourparlers entre Moscou et Kiev n’ont fait aucun progrès majeur, a déclaré lundi le Kremlin, alors que les troupes russes bombardaient pour la première fois la périphérie d’Odessa, dans le sud-ouest de l’Ukraine.
Les ministres des Affaires étrangères de l’UE discuteront lundi de sanctions supplémentaires contre Moscou, y compris sur son secteur pétrolier, tandis que le président américain Joe Biden doit rencontrer les dirigeants européens à 15 h 00 GMT avant sa visite prévue vendredi en Pologne, pour discuter de la réponse internationale à la crise.
Du côté des valeurs
Sur le plan boursier, Air Liquide a dévoilé son nouveau plan stratégique 2025, qui comprend un objectif de croissance annuelle moyenne des ventes de 5 % à 6 % à base comparable. Le groupe s’attend également à un retour sur capitaux employés (ROCE) de plus de 10% à partir de 2023, et à une marge opérationnelle en croissance de plus de 160 points de base entre 2022 et 2025.
Le groupe français de gestion d’actifs a annoncé que Tikehau Capital prévoyait de gérer plus de 65 milliards d’euros d’actifs d’ici 2026, doublant ses actifs d’ici fin 2021.
En revanche, les actions de Boeing ont chuté de 5,1% après qu’un 737 de China Eastern Airlines avec 132 passagers à bord s’est écrasé dans le sud de la Chine. La compagnie aérienne chinoise a immédiatement annoncé la suspension de tous ses Boeing 737-800.