Le bénéfice net des grandes entreprises françaises a chuté l’an dernier de 9% par rapport à 2021, mais les secteurs du luxe et de l’énergie ont à plusieurs reprises atteint de nouveaux sommets.
142 milliards de bénéfices en 2022
Les entreprises françaises du CAC 40 se portent très bien en 2022. Ils ont bien performé malgré des conditions économiques tendues, des problèmes d’approvisionnement en matières premières ou d’inflation.
Les bénéfices cumulés ont atteint 142 milliards d’euros, selon l’Agence France-Presse. Pour de nombreux groupes, les ventes alimentées par l’inflation génèrent des bénéfices records.
Le premier gagnant est clairement encore l’énergie. Poussée par le géant mondial TotalEnergies, l’industrie génère des bénéfices sans précédent.
Seuls Renault et Vivendi ont affiché des pertes. Grâce à la dépréciation de sa filiale russe AvtoVAZ de 2,3 milliards d’euros, le constructeur a été valorisé à 338 millions d’euros, vendu 1 rouble symbolique ; le groupe de médias a été valorisé à 1 milliard de dollars après ajustement de la valeur de ses actions Telecom Italia.
Les résultats des constructeurs ferroviaires Alstom, qui ne seront connus qu’en mai et Pernod Ricard avant l’été, sont échelonnés.
Au total, trente-huit des 40 sociétés de l’indice phare de la Bourse de Paris ont affiché des bénéfices nets cumulés de 152 milliards d’euros, soit quelque 15 milliards d’euros de plus que l’année précédente déjà historique.
Le luxe au top de sa forme !
En 2022, alors que les portefeuilles des ménages sont durs, une autre industrie semble bien se porter : celle du luxe.
En effet, par rapport à 2021, LVMH, Kering, Hermès et L’Oréal ont enregistré collectivement un bénéfice supplémentaire de 4,5 milliards de dollars.
Une nette augmentation de 23%, mais surtout une augmentation de 80% par rapport à 2019.
Le facteur mis en avant précédemment est toujours l’impact de l’augmentation des coûts de production sur le prix final du produit. Les clients sont prêts à casser leur tirelire.
En termes de bénéfices en 2022, la meilleure entreprise du CAC40 est Orange, avec une hausse de 820 % par rapport à 2021. Ensuite, STMicroelectronics a vu ses bénéfices augmenter de 118 % en raison de la demande mondiale de puces électroniques.
Cependant, certaines grandes entreprises traversent une période difficile. Le résultat net des entreprises du CAC 40 est en baisse de 9 % par rapport à 2021.
Les actionnaires sont heureux
Comme pour les bénéfices, les paiements aux actionnaires ont augmenté, et il y a eu des critiques selon lesquelles les entreprises ne paient pas autant leurs employés et n’en font pas assez pour le climat.
Aucun groupe du CAC 40 n’a annoncé de baisse de dividende, même si les dividendes en France (56,5 milliards d’euros) et dans le monde (1 560 milliards de dollars) sont à des niveaux record en 2022.
Cet essor a eu des conséquences inimaginables avant le Brexit.
“Paris dépasse pour la première fois Londres en termes de capitalisation boursière”, a déclaré Pascal Quiry, professeur de finance à HEC et co-fondateur du site spécialisé Vernimmen.net. Ces résultats sont sains car ces entreprises sont très peu endettées et leurs marges [de chiffre d’affaires] se situent dans le haut de la fourchette 8%-13%. »
LVMH, qui a payé 5 milliards d’euros d’impôt sur les sociétés dans le monde, devrait verser à ses actionnaires un total d’environ 6 milliards d’euros, dont près de 3 milliards appartiennent à la famille du PDG Bernard Arnault et sont distribués à ses 39 000 salariés français 400 millions d’euros.
Société Générale veut redistribuer 90% de ses bénéfices aux actionnaires, tout en augmentant son dividende, alors même que sa performance a chuté depuis la vente de son unité russe Rosbank.
TotalEnergies investira 16 milliards de dollars, dont quatre dans les « énergies décarbonées », et versera près de 9 milliards d’euros de dividendes.