Les banques françaises ont vu une énorme augmentation des prêts hypothécaires au cours du deuxième trimestre de l’année. Les foyers empruntent maintenant parce que les conditions de prêt sont encore excellentes, et ils pensent que les prêts pourraient devenir encore moins accessibles à l’avenir.
Ne pas laisser passer l’occasion pour de nombreux ménages
Pour ne pas voir échouer leurs projets immobiliers, de nombreux Français se sont précipités chez leurs courtiers et banquiers ces derniers mois. La faute à des taux d’intérêt plus élevés et des conditions de prêt plus strictes. Du coup, la grande majorité des établissements bancaires ont connu un deuxième trimestre particulièrement actif, selon Les Echos.
Au cours des derniers mois, selon les données de la Banque de France, les encours de crédit ont augmenté de plus de 6,5 %. Ce nombre s’explique car de nombreux ménages se sont rapprochés de leur banquier ou leur courtier pour obtenir un crédit immobilier, car ils craignent que les hausses futures des taux de crédit ne rendent leurs projets beaucoup plus difficiles à financer.
L’augmentation des prêts hypothécaires qui s’est produite au cours du deuxième trimestre est semblable au niveau de 2019, comme le montrent les chiffres de la Banque de France. Le niveau des encours est presque aussi élevé qu’il l’était juste avant la crise sanitaire à l’automne 2019.
Le président du conseil d’administration de la Banque Postale, Philippe Heim, a expliqué qu’étant donné que les taux devaient augmenter prochainement, de nombreux Français se sont précipités dans leurs agences bancaires pour finaliser leurs prêts. Cela se remarque dans toutes les banques françaises en ce moment, puisqu’elles viennent de publier leurs résultats et qu’ils sont très bons.
Les encours de crédits immobiliers des 39 Caisses régionales du Crédit Agricole ont augmenté de 5,9% à 372,8 milliards d’euros. La dynamique est plus forte pour LCL, filiale du Crédit Agricole, dont l’encours progresse de 9,2% à 96 milliards d’euros.
Les encours hypothécaires et les activités de banque de détail ont tous deux influencé positivement la performance. Cependant, selon M. Heim, cela pourrait ralentir au second semestre.
Des taux toujours avantageux
Selon son président Nicolas Théry, le Crédit Mutuel Alliance Fédérale a enregistré un semestre historique. Les encours ont augmenté de 9,5 % à 248 milliards d’euros. Le même phénomène s’est produit à La Banque Postale, où les encours du premier semestre ont augmenté de 5,5 % à 65,7 milliards d’euros. La production de crédit dans ces dernières a également augmenté de 21 % au cours de cette période, soit 10 fois plus que la moyenne du marché.
BNP Paribas et Société Générale, qui ciblent les emprunteurs les plus aisés et détiennent donc des parts de marché plus faibles, ont également augmenté leurs encours. BNP Paribas a augmenté de 5,9% à 98,6 milliards d’euros fin juin. Société Générale plus 4 % et sa filiale Boursorama plus 27 %.
Ce boom du crédit se manifeste dans la plupart des banques françaises. Ceci malgré une remontée progressive des taux d’intérêt depuis le début de l’année. Selon la Banque de France, le taux des nouveaux crédits a atteint 1,34% fin juin, contre 1,1% en janvier de l’année dernière.
Cependant, certains professionnels du marché prédisent un ralentissement vers la fin de l’année. Surtout à cause du “taux d’usure“, qui est le taux le plus élevé auquel une banque peut prêter. Celui-ci a tendance à progresser plus lentement que les taux d’intérêt, ce qui peut bloquer de nombreux dossiers.
Malgré cette reprise, les taux d’intérêt sont encore très bas et bien inférieurs à l’inflation. En d’autres termes, les taux d’intérêt réels sont toujours négatifs et donc très avantageux pour les emprunteurs.